orientation

 

Par Colette Mercier

 

Ce qui suit est le fruit d’observations continues sur une très longue carrière dans le privé et sur l’observation des carrières de la génération actuelle des 25 / 45 ans.

 

Conseils à tous…

 

D’une manière générale tout le monde vit encore sur l’ancienne conception du monde où les enfants devaient toujours avoir une meilleure situation que les patents, où les fils et filles d’ouvriers ou de paysans devaient faire des études, entrer à la banque ou dans la fonction publique. Ce monde n’existe plus. Il faut penser différemment.

 

Ne visez pas les carrières du privé si vous n’avez pas les moyens de viser le très haut niveau

 

Le marché de l’emploi ne va pas s‘arranger. Robotisation, mécanisation, délocalisations, emploi de travailleurs détachés de pays à bas coûts, importation de main d’œuvre y compris très qualifiée, raréfaction du nombre d’emplois, compétition effrénée entre candidats, tout concourt à un durcissement impitoyable des conditions d’accès à l’emploi salarié y compris très qualifié dans le secteur privé.

Les salaires sont en baisse, y compris pour les cadres, les carrières sont de plus en plus courtes et l’accès aux bons postes est de plus en plus difficile. Les trajectoires dans la partie haute du marché sont fugaces, on y entre de plus en plus tard. S’y maintenir est de plus en plus difficile et on en sort de plus en plus tôt. Sachez-le !

N’importe qui doit pouvoir être remplacé par n’importe qui au pied levé. Par conséquent, les définitions de fonctions sont de plus en plus courtes pour que tout soit fongible. Les responsabilités sont de plus en plus limitées. Quel que soit le niveau et sauf exception, le travail est de moins en moins intéressant, la pression de plus en plus féroce et les exigences de résultat intenables.

Les grands groupes pratiquent tous le management par la terreur. On vire systématiquement 10 % du personnel tous les ans en augmentant systématiquement les exigences de performance d’une année sur l’autre. On commence par virer les moins bons et à la fin quand il ne reste plus que des bons, on les vire aussi.

La souffrance au travail est terrible et nombreux sont les cas d’épuisement professionnel ou burn-out. Les fins de carrières sont très difficiles et quand on ne tombe pas malade avant, on n’est plus employable après 50 ans et souvent beaucoup plus tôt. Parfois dès 40 ans, même pour les meilleurs.

Il faut toujours progresser, si on stagne on régresse, si on régresse on sort.

Telle est la réalité. Dans ces conditions, sauf cas exceptionnel, diplômes de base de très haut niveau, coloration internationale de la formation et des premières lignes du CV, carnet d’adresses au minimum Parisien, et mieux international, le choix d’une carrière de salarié dans le privé n’est pas le meilleur choix. Si on n’est pas au top niveau et si on peut faire autrement, autant faire un autre choix.

 

La fonction publique en perte de vitesse

 

Les ressources et les budgets sont durablement orientés à la baisse. Le statut particulier et la protection qu’il offrait vont disparaître. Les effectifs vont être durablement taillés. Des pans entiers du service public vont être privatisés. La fonction publique est appelée à péricliter et les carrières avec.

Quelques niches très spécialisées et demandant souvent un très haut niveau resteront porteuses. Sauf projet bien balisé dans un secteur bien précis, il n’est pas conseillé de viser la fonction publique qui n’offrira plus les garanties du passé. Maintenant, certaines spécialités ouvriront toujours un accès garanti au privé. Un ancien magistrat, un jeune colonel de gendarmerie, un spécialiste de la sécurité ou du renseignement trouveront toujours à se recaser dans le privé, un ancien des services spéciaux aussi. Ces profils et d’autres sont très recherchés, mais il faut dès le départ s’être orienté en conséquence et ne pas faire d’erreur de parcours.

 

Les activités indépendantes, probablement le meilleur choix

 

Si on ne fait pas partie des meilleurs, ou si on veut vivre autrement, c’est évidemment vers ce secteur qu’il faut s’orienter. En effet, quand bien même on ferait partie des meilleurs, ce choix peut permettre de se pérenniser dans la durée et donner accès à de meilleures conditions de vie. Un winner de la mondialisation toujours sous pression, toujours entre deux avions, jamais chez lui n’aura jamais la qualité de vie d’un médecin de campagne ou d’un artisan enraciné entouré de son jardin et de sa famille. D’ailleurs nombre de diplômés de haut niveau décrochent et on en voit de plus en plus se réorienter vers un autre mode de vie.

Par ailleurs, si on fait partie des très bons, on pourra toujours travailler en libéral à son compte. Nombre de fonctions sont externalisées pour réduire les coûts fixes, cela offre de très belles opportunités dans le conseil et les services extérieurs.

 

En toutes circonstances conservez l’estime de vous-même et privilégiez votre qualité de vie

 

« Il n’y a pas de sots métiers il n’y a que de sottes gens ». Dans le contexte actuel, la réussite professionnelle ne peut plus être une valeur centrale de la vie et il n’est pas nécessairement judicieux de tout lui sacrifier.

La qualité de vie prime sur toute autre considération. L’argent ou la réussite sociale ne justifient pas qu’on leur sacrifie sa vie. Sachez également que l’argent est un fluide qui a la même volatilité ou la même viscosité à l’entrée qu’à la sortie. Vite gagné il est vite dépensé, gagné plus lentement, il sortira moins vite.

À moins d’en gagner vraiment beaucoup, vous flamberez presque tout (ne serait ce que pour compenser vos souffrances) et vous vous rendrez compte au bout du chemin que vous n’êtes pas plus riche que votre voisin qui en a bien moins fait. « Pierre qui roule n’amasse pas mousse ». C’est très vrai, nombreux sont ceux qui s’épuisent à faire tourner le système et à tout y laisser.

Quelle que soit votre position dans la société, gardez toujours l’estime de vous-même. Si vous ne faites pas la course en tête, apprenez à sublimer dans l’infiniment petit. Apprenez à perfectionner et à chérir ce qui tient entre vos deux bras. Si vous faites partie des winners, sachez que les attaques seront extrêmement corrosives. Ne subissez pas les manipulations perverses qui chercheront à vous détruire. Si ça devient trop dur sortez avant la catastrophe.

 

Soyez heureux… Soyez sage…
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