Le billet de Richard Roudier

 

Le gouvernement a pris la décision de lever le couvre-feu – instauré à partir du 15 décembre– pour la soirée de Noël, mais pas pour celle du Nouvel An. Un choix qui provoque stupeur et incompréhension chez certains…

  

Ce n’est même pas un hochet. Les Français devront célébrer le passage à la nouvelle année 2021 sous le régime d’un couvre-feu, de 20h00 du soir à 6h00 du matin, mais pourront réveillonner à Noël, à six adultes maximums autour de la table, sans restriction de déplacement, dans la soirée du 24 au 25 décembre. Quel foutoir… Ils ont même eu le culot de nous rabioter 1 heure en passant de 21h00 à 20h00, -tout le monde sait bien que le virus est syndiqué et ne démarre son travail de sape qu’à l’heure de la soupe-.

On sauve le réveillon de Noël ouf !

« La date de Noël est traditionnellement festive a justifié le premier ministre Jean Castex, à propos des fêtes de fin d’année, lors de sa conférence de presse, mais concentre tous les ingrédients d’un rebond épidémique. Nous devons être raisonnables ». Les fêtes de Noël seront donc l’exception qui confirme la règle du couvre-feu, une mesure annoncée en présence du ministre de la Santé, Olivier Véran, et du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Suppression quasi générale de « l’ausweis »

Ordre de la « Kommandantur » :  dorénavant les déplacements seront autorisés en journée, y compris entre régions. Cette mesure, d’une évidence profonde, s’appliquera sur tout le territoire, avec obligation d’avoir sur soi une « attestation de déplacement couvre-feu », indispensable donc pour tout déplacement après 20 heures, pour motifs professionnels et raisons médicales… Le choix du gouvernement de lever le couvre-feu pour la soirée du 24 au 25 décembre, mais pas pour celle du 31 décembre au 1er janvier 2021, a provoqué l’ire d’un grand nombre de personnalités politiques de la gauche laïcarde. Le député La France insoumise de la Seine Saint-Denis, Alexis Corbière, s’est agacé, au nom de la « laïcité », de la décision du gouvernement : « Couvre-feu pour le Nouvel An mais possibilité de fêter Noël ! Comprend qui peut ! Vive la laïcité ! »

Couvre-feu pour le Nouvel an

« Le 31 décembre, le couvre-feu s’appliquera-t-il aussi à ceux qui brûlent les voitures des Français tous les ans ? », s’est interrogé sur un ton ironique le député européen du Rassemblement national (RN) Nicolas Bay.

Un point de vue partagé, sur Twitter, par le président du cercle de réflexion Institut Apollon et ex-RN Jean Messiha, qui « n’ose imaginer ce que ressentiront les Français quand ils verront les racailles brûler leurs voitures la nuit de la Saint-Sylvestre, pendant qu’ils seront chez eux sous couvre-feu »…  

« Des décisions qui dépendent d’un chiffre absurde et magique », s’insurge quant à lui Florian Philippot, président du Parti Les Patriotes, au sujet des « 5.000 cas positifs par jour », qui doivent être atteints, selon le gouvernement, afin d’autoriser le déconfinement.

Les commentaires tombent acerbes et drus sur les réseaux sociaux : « On continue d’infantiliser les Français », « mesures loufoques », « Alors qu’on parle de nos libertés, de nos vies, des métiers, l’emploi de millions de personnes est menacé !»

Sondage Harris interactif

Selon une étude Harris interactive pour LCI publiée le mercredi 9 décembre, à la veille de l’intervention du Premier ministre, 69% des Français se prononcent pour la poursuite du confinement après le 15 décembre. Ils sont même 53% à se prononcer pour une interdiction des déplacements inter-régions pour les fêtes. Comme quoi, le bourrage de crâne BFMiste produits des effets même si dans l’opinion, le soutien aux mesures de confinement sanitaire entame sa dégringolade.

Les Français sont résignés par les annonces du Premier ministre: poursuite de la fermeture des théâtres, musées et cinémas… idem pour les cafés, bars, casinos, boites de nuit…

Enfin, les règles posées récemment pour les lieux de culte ne seront pas revues à la hausse.

On se souvient que le président de la République avait conditionné le relâchement du confinement au fait de ne plus compter que 5.000 contaminations quotidiennes au Covid-19. Or à l’heure actuelle, on en est bien loin (un des derniers bilans de Santé Publique France avait recensé près de 14.600 nouveaux cas en 1 journée et sur une semaine, on n’est jamais descendu au-dessous de 10.000 cas par jour), Macron a donc été obligé de manger son chapeau.

Qu’ont prévu les Français pour les fêtes ?

Selon ce sondage, 20% des Français ont prévu de passer Noël dans une autre région que celle dans laquelle ils habitent, et 42% parmi eux comptaient aller au bout de leur projet même en cas d’interdiction gouvernementale. Ont-ils prévu d’être raisonnables sur le nombre de convives à table ? 35% des Français ont l’intention de passer Noël seulement avec les membres de leur foyer, 59% comptent voir quelques proches et 6% ne se fixent aucune contrainte. Pour le Nouvel an, 57% prévoient de le passer au sein de leur foyer, 38% comptent voir quelques proches et 5% envisagent d’élargir leur cercle.

Le fiasco de la vaccination

Plus globalement, les Français sont pessimistes et se déclarent inquiets (à 84%), de la propagation du Covid-19, soit un niveau proche de celui mesuré juste avant l’annonce du plan de déconfinement par Emmanuel Macron fin novembre. Ils sont plus de la moitié (à 54%) à anticiper une augmentation de la propagation du Covid-19 dans les prochains jours (contre 85% fin octobre et 21% fin novembre).

À propos du vaccin, ils sont de moins en moins nombreux à prévoir de se faire vacciner. Seulement 45% indiquent qu’ils le feront dès qu’un remède sera disponible, c’est 7 points de moins que le 24 novembre dernier mais 55% affirment qu’ils ne se vaccineront pas…

…et l’incarcération du professeur Fourtillan à Uzès, lequel dénonce la présence d’aluminium dans les vaccins, ne devrait pas faire remonter ce pourcentage.

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