Marc DESGORCES-ROUMILHAC

Communautarisme et séparatisme ne constituent pas a priori des gros mots. Ni ne doivent représenter des épouvantails pour nous, Français albo-européens de souche. Les concepts désignés par ces vocables se révèleront même, vraisemblablement, les solutions à privilégier sous peu.

Pour nous, de telles échéances peuvent venir vite. Nous ne sommes pas à l’abri, de notre vivant, de l’accélération logarithmique du déclin.

 

Oswald Spengler l’avait pressenti, à l’aube du siècle dernier. Jean Raspail, au tournant de notre siècle actuel, a envisagé la constitution d’isolats comme l’une des conditions probables de notre survie, comme entités collectives.

Pour nous, de telles échéances peuvent venir vite. Nous ne sommes pas à l’abri, de notre vivant, de l’accélération logarithmique du déclin.

Bien d’autres esprits, plus savants et cultivés que le scripteur de ces lignes, ont prophétisé – voire recommandé – cette évolution. Laquelle ne doit pas être vue exclusivement comme repli, si ce n’est recul. Sous contrainte, démographique et idéologique :
Le séparatisme autochtone, c’est la « longue marche » des Français de souche vers la « diagonale aride »
Pour nos enfants, se regrouper à l’abri des mélanges improbables et des métissages fatals, ce sera sûrement d’actualité. Et pendant quelques générations ensuite. En attendant le retour.
Retour de quoi ? De qui ? Du roi. Du soleil. Des dieux. De l’âge d’or. Ou d’un sauveur, selon les croyances, convictions ou intuitions de chacun. Nous connaîtrons – peut-être car l’hypothèse est ténue – des brèves périodes de ralentissement de la décadence. En relatif toutefois et selon des visions à trop court terme. En restant à la surface des choses comme dans le rêve, sympathique et volontariste au demeurant, de « l’année de Jeanne » de Franck Ferrand. Bien sûr le personnage providentiel intervenant in extremis s’est déjà manifesté dans l’Histoire de France. Cependant compter sur le seul destin dispenserait d’exercer notre libre-arbitre. Lequel est toujours possible, même dans le cadre le plus apparemment prédéterminé. Sinon l’excuse pour ne pas agir paraîtrait trop facile.

Il existe un espace de courage et de liberté, entre le pessimisme fataliste par prédétermination inéluctable et l’optimisme couard par évitement fainéant.

Nous ne le verrons pas nous-mêmes, le retour de la phase de renaissance. Le temps de notre sablier semble trop court. La roue ne tourne pas assez vite, sous l’angle où nous nous situons. Mais « éternellement tourne la roue de l’être », nous a légué le philosophe. Il en est de même pour les civilisations.

Demeurons par conséquent de vigilants passeurs. Notre rôle mémoriel de maillons, dans la chaîne de l’éternel retour, n’est pas vain mais essentiel. « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ».

Certes, mais le phénix renaît de ses cendres, tôt ou tard.

Nous ne pouvons pas lutter en ce moment par la force – ni des armes ni de l’argent – ou par le droit – la loi, électorale ou générale, est écrite et modifiée sans nous, voire contre nous – par conséquent il nous faut nous adapter. Garder le feu, pour le transmettre et le raviver un jour, passe peut-être par une période de renforcement communautaire, séparément des autres, solidairement entre nous.

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