Par Antonin Campana

 

[“Qui c’est les plus forts ?” : apparemment ce film bobo-débile passe ce soir (14 octobre) à la télé. Nous en avions fait une petite critique en juin 2015. Celle-ci n’ayant rien perdu de son actualité, nous nous permettons de la replacer sur le blog.]

Parfois, un homme doit savoir ne pas écouter sa femme.

La loi sur l’action de groupe concoctée par le CRAN venait d’être votée. Comment ignorer qu’elle servirait essentiellement à stigmatiser toujours davantage le peuple autochtone de France, un peuple à la merci des communautés organisées et suffisamment aliéné pour s’en remettre encore au régime qui le méprise ? Enfin bon, je m’égare… Tout ça pour dire que je n’avais pas trop le moral.

C’est alors que mon épouse, habituellement bien avisée, me dit : « Antonin, et si nous allions au cinéma ? »

Au cinéma ? Il vous faut savoir que le cinéma près de chez nous draine une clientèle de banlieue et que vous avez plus de chance d’y voir toute la série des Fast and Furious, dont la finesse des dialogues ferait passer le personnage de Rambo pour un agrégé en Lettres anciennes, que Marie Heurtin (un film à voir absolument !). Des J9 pleins de « jeunes » sont régulièrement déversés par des « éducateurs ». On les voit avachis, ces « jeunes », buvant du coca, les pieds sur le fauteuil de devant, faisant leur graisse en enfournant des poignées de pop-corn et bavant devant des voitures et des filles qu’ils ne pourront jamais se payer. Bref, je n’étais pas très chaud.

« Allez, on verra bien ! ». Nous sommes donc allez voir. Dans notre créneau horaire, il y avait un film catastrophe avec plein d’effet spéciaux pour les mangeurs de pop-corn et une « comédie sociale » de Charlotte de Turckheim intitulé « Qui c’est les plus fort » ?  Nous avons donc opté, non sans crainte, pour la comédie sociale. Mauvais choix.

Voici le résumé promotionnel de ce film qui ne vaut pas une minute de votre temps :

« Samantha, pom-pom girl à ses heures, se bat pour conserver la garde de sa jeune sœur et pour arrondir les fins de mois difficiles. Avec Céline, sa colocataire et meilleure amie, elles imaginent toutes les solutions pour s’en sortir – du téléphone rose à l’art floral –jusqu’au jour où un couple inattendu vient sonner à leur porte… ».

C’était évidemment l’aspect « couple inattendu » qui motivait nos appréhensions. Et ça n’a pas manqué : avec les films français subventionnés (avec notre argent), vous êtes sûrs d’avoir votre dose de messages édifiants dégoulinants de moraline. Le couple en question était bien sûr un couple homosexuel et même, sans doute pour nous apprendre que le racisme c’est pas bien, un couple mixte (un Blanc et un Noir) ! En technique de manipulation, on appelle ça le double effet Kiss Cool : vous avez à peine pressenti le premier effet, que déjà le second vous prend par surprise. Tout un programme.

Enfin bref, c’était un couple très bien, très cultivé (qui écoute de la musique classique), d’un très bon milieu social (avocat à Londres), très prévenant, courtois et soucieux des autres, conduisant de belles voitures, portant de beaux costumes, vivant dans de beaux hôtels, affichant beaucoup de classe…  Pas comme Samantha, Céline et leurs copains-copines : des ploucs de province, à la limite du langage articulé, chômeurs, écoutant Christophe, roulant en scooter, primates supportant un club de football, spécialistes en éviscération de volailles, n’ayant jamais vu le moindre « pédé » dans leur contrée, c’est dire… On sent qu’Anne Charlotte de Turckheim, fille du baron de Turckheim, mariée, il est vrai, à un réfugié politique Afghan, sait de quoi elle parle quand elle décrit avec condescendance la France qui trinque.

Alors, pourquoi nos deux quintessences de l’espèce homo sapiens rencontrent-t-ils ces Néanderthaliens de la branche Thénardier ? Pour une raison évidente : ils ont besoin d’un ventre qui « éjectera » le produit de leur sperme mélangé (si, si, c’est dit comme ça). C’est Samantha ou Céline, je ne sais plus, qui va s’y coller pour une forte somme d’argent. Viscère pour viscère, que l’on vide un poulet ou son propre ventre, c’est toujours du boulot, non ?

Le problème moral, un instant envisagé, est vite évacué : l’enfant sera heureux dans ce couple d’hommes qui s’aiment, qui se connaissent depuis dix ans, qui saura donner tout l’amour et toute l’éducation nécessaires. Comme un couple hétérosexuel, me direz-vous ? Non, mieux qu’un couple hétérosexuel répond le film ! Voyez le père de Céline qui a abandonné ses enfants en bas âge, voyez les parents de Samantha qui, s’il faut l’en croire, ont été tout aussi défaillants. Voyez ce couple de travailleurs sociaux débiles dont lui est un pervers salace, adepte du téléphone rose. Voyez ce supporter des Verts, sympathique bien que vaguement homophobe, qui se met en ménage avec une femme qu’il n’aime pas… En conclusion, suggérée par Samantha (ou Céline, peu importe) : pour le bien de l’enfant, rien de mieux que ce binôme homosexuel. Aucune retenue morale, aucun souci de l’équilibre de l’enfant ne doivent donc faire obstacle à une GPA bien menée… et bien payée !

L’affaire conclue, les Thénardier sautent de joie (c’est bien connu, un plouc content, ça saute) : ils vont enfin pouvoir acheter le bar à ploucs dont ils rêvaient. Moralité : la GPA est un remède à la crise, c’est un travail comme un autre. Vous êtes une femme, vous êtes au chômage : faites bosser vos entrailles que diable ! C’est facile, ça rapporte gros, et il y aura toujours des ordures pour vous sortir généreusement de la misère sociale dans laquelle vous végétez. Lancez-vous !

Le film terminé (nous avons tenu jusqu’au saut final !) nous nous sommes empressés vers la sortie. L’envie de vomir sans doute. Nous avons croisé une file de mangeurs de pop-corn allochtones, la casquette vissée sur la tête, s’exprimant par divers grognements : ils allaient voir une débilité américaine quelconque. En France on a le choix entre des films français pour bobos décérébrés, ou des films américains fait pour pulvériser vos neurones. C’est ainsi. Je me suis tourné vers ma femme et je lui ai dit : « j’aurais pas du t’écouter ». Elle a dit : « ben oui ».

Et on est rentrés à la maison.

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