Le billet de Daniel Pollett

 

L’écologie est tout comme le patriotisme : il ne faut surtout pas abandonner ces éléments essentiels à un ou quelques partis politiques ! L’écologie et le patriotisme sont l’affaire de tous, et même de ceux qui ne s’y intéressent pas. Si par paresse ou inconscience on les délègue aux politiciens, ce n’est bien sûr pas le bien commun qui sera considéré mais des intérêts partisans.
L’actualité politique et sociale de ces derniers mois nous le rappelle chaque jour. Les dirigeants des partis politiques se comportent TOUS comme des hommes et des femmes de parti, de pouvoir, et non pas comme des hommes et des femmes d’État. C’est un fait.

 

Il en est ainsi de l’abandon de tout bon sens en matière d’entretien des rivières, lesquelles furent surveillées, soignées et dégagées par nos anciens durant tant de siècles où ils observèrent les variations de leurs débits et de leurs emprises. Ils en mesurèrent les crues et les étiages, leurs périodes et durées, la force des courants, appréhendèrent les variations soudaines et leurs causes (1).

Jusqu’à aujourd’hui les « écologistes » qui, tout comme les gauchistes, avaient surtout pratiqué l’entrisme pour imposer leurs idées folles, ont justement instillé l’idée à la mode qu’il faut toujours laisser faire la nature et ne pas la contrarier. Comme ils viennent de remporter nombre d’élections dans des métropoles en plus de celles qu’ils détenaient déjà avec les résultats que l’on connaît, on a du souci à se faire. Parce que le résultat de leurs considérations prétendant préserver la nature, nos Cévennes viennent d’en faire les frais. En effet, contrairement à ce que faisaient nos anciens, nous n’entretenons plus les rivières comme eux, mais seulement à la mode écolo-dingo, c’est-à-dire en n’y faisant plus rien ou presque.

Plus le droit d’enlever les arbres, de récupérer le sable, de réguler artificiellement les débits. Ils voudraient même imposer que soient supprimées les pensières (2) construites par les anciens Cévenols, lesquels avaient appris, souvent à leurs dépens, à réguler autant que possible les débits des rivières, notamment en cas d’épisode particulier. Pour cela ils avaient aussi installé des canaux, des écluses et des vannes qu’ils savaient manœuvrer au bon moment et selon des initiatives concertées. Ces travaux et installations avaient d’autant plus d’importance qu’ils préservaient les ponts, édifiés avec art selon des mesures et calculs précis.
Ces ponts avaient résisté aux siècles, il n’est que de voir leur style harmonieux et leurs précautions de construction pour comprendre qu’ils ne dataient pas d’hier. Mais c’était avant l’ère écolo-dingo !

L’avant-dernier épisode cévenol de grande envergure datait des années cinquante, les ponts avaient résisté. Pas en 2020. L’idéologie écolo-dingo est passée par là, dans les coulisses du pouvoir politique de gauche comme de droite, prêt à écouter tout ce qui peut ruiner la France, faire oublier les connaissances de nos anciens, détruire notre civilisation, nos us et coutumes, notre mode de vie et le progrès séculaire issu du bon sens paysan. Ce que le petit maCrON appelle « progressisme ».

Et voici le résultat : les masses sableuses, les arbres et divers végétaux pullulant sur le lit des rivières ont formé d’énormes embâcles venant rudement buter contre les ponts de pierres construits sur et pour des rivières entretenues. L’eau ne pouvant passer entre les arches a débordé et contourné les ponts, détruisant tabliers et chaussées, effondrant culées et rampes d’accès, emportant tout dans un mélange de boue et de gravats. Un paysage de désolation s’est ainsi formé, recouvrant des potagers, des champs, des constructions… des milliers d’arbres morts dont on ne pourra plus rien faire jonchent le lit des rivières. Des épaves et vestiges de toutes sortes sont emmêlés dans des végétaux enfoncés dans des masses sableuses où il est dangereux de s’aventurer. Les bords des rivières ont changé d’aspect et le nouveau n’est pas le plus beau.

Là où s’étendait quelque plage sableuse, il ne reste que des rochers à vif. Là où la roche s’imposait depuis longtemps, la vase chargée de détritus l’a remplacée. Quant aux ponts, il faudra les reconstruire, et auparavant faire passer le courant électrique et l’eau potable qui circulaient sous ces constructions. Ceux qui habitent du mauvais côté de la rivière doivent laisser leur voiture et aller à pied. Les propriétaires de ponts privés, pas forcément assurés, ont des chances quasiment nulles de pouvoir les reconstruire, autant à cause des finances que de l’administration. Toute la population, l’économie et la vie sociale riveraines sont touchées. Il faudra payer pour cela. Les moyens de l’État sont les nôtres, c’est nous qui payons, ce n’est pas gratuit quand c’est l’État qui paie, n’en déplaise à l’infâme Hollandouille.

Nous allons donc tous payer pour les élucubrations des écolo-dingos, les riverains qui vont devoir patienter y perdront encore plus que les autres. Deux d’entre eux sont morts, emportés par le déluge d’eau boueuse. Mais les écolo-dingos germanopratins qui refont le monde en divaguant sur les voies sur berges parisiennes que la Hidalgo a volées aux conducteurs s’en foutent puisque leur idéologie progresse électoralement en s’étant déjà imposée dans le quotidien.

Nous payons aussi pour les installations provisoires que le génie civil doit édifier dans l’attente de la reconstruction des ponts. Les photos de cet article sont éloquentes. Nous payons aussi toutes ces taxes et surtaxes qu’ils ont imposées dans le domaine automobile et qui furent pour partie à l’origine du mouvement des Gilets jaunes. Ils nous font payer une « écotaxe » lorsque nous achetons le moindre appareil, ils voudraient interdire la chasse, pour demain ils projettent de nous faire payer les voitures au poids et les péages plus chers pour les voitures à essence, et plus encore sans doute puisque comme l’a dit l’une d’entre eux récemment, ils ont « une idée à la con par jour ». Si on taxait la connerie, ils seraient ruinés ! Jusqu’à quand allons-nous les laisser faire ?

 

 

Notes :

1 Lire à ce sujet l’excellent et très documenté livre de Gérard Boutet Du puits à la rivière, métiers d’eau et professions riveraines, Jean-Cyrille Godefroy, 1998, 190 pages.

2 Chaussée construite afin de réguler le débit d’une rivière. Il en reste peu aujourd’hui mais elles sont toujours efficaces.

3 Des volontaires de la Ligue du Midi, dont je suis, ont nettoyé les rives de l’Hérault à Saint-Julien-de-la-Nef. Quelques rares et dérisoires petits biens d’une amie dont la maison a été submergée ont été récupérés pour lui être rendus. Il ne reste plus rien dans sa maison que la boue et la désolation.

Cévennes
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