Le billet de Laurent Pérrié

catalogne

Communiqué de Llorenç Perrié Albanell
Président de Resistència,

Dimanche 1er octobre 2017, une équipe de Resistència était présente à Girona. Nous avons pu assister, et participer aux événements. Et donc apprécier la situation à sa juste valeur à la différence de nombreuses personnes, qui, par prétexte idéologique, déversent leur haine pour le peuple catalan, qu’il soit ou pas favorable à l’indépendance, et le combat d’émancipation nationale en général, mais pas que…

Je ne reviendrai pas sur les derniers événements dans cet article, largement commentés, filmés et photographiés. Je vous propose de consulter ma dernière vidéo  à propos de notre expérience sur cette journée. Je ne reviendrai pas, ou peu, sur les raisons de cette escalade « séparatiste », j’ai déjà suffisamment consacré de temps à rédiger des droits de réponses à l’encontre de quelques plumitifs peu fiables et surtout de mauvaise foi.

La mauvaise foi, parlons-en justement, c’est la motivation première de cet article

Un simple tour sur les médias français, conventionnels, fachosphériques ou de la gauchiasse me suffit pour prendre la mesure de la méconnaissance (et si ce n’était que ça !), mais surtout du mépris pour le peuple catalan.

Les complotistes

Commençons par les onanistes professionnels, addicts des claviers et adeptes de littératures à sensations. Pour ces complotistes, le projet séparatiste catalan serait l’œuvre du projet mondialiste. Un Georges Soros serait, parait-il, derrière le financement de tout ce remue-ménage, car il aurait investi dans quelques affaires (CQFD). Les catalans seraient également téléguidés depuis Washington, car, preuve ultime, certaines de leurs banderoles revendicatives seraient écrites en anglais. Les inspecteurs Dupond et Dupont n’auraient pas fait mieux. La Catalogne serait le fer de lance du projet de l’Union Européenne pour détruire les nations, ici l’Espagne. Sauf que l’U.E n’est pas motivée par l’idée de recevoir dans l’union un nouvel état dans de telles conditions. Nous devons y voir au contraire une formidable opportunité d’enrayer cette Union Européenne qui empêche de faire vivre véritablement l’Europe des peuples. Quant au petit chouchou des mondialistes, futur sauveur de l’U.E, E. Macron, il apporte son soutien au gouvernement espagnol. Que dire d’un Mélenchon, d’un Valls, d’un Le Drian, ou d’un BHL ? Luxe suprême, même le pape est contre, pourtant, question mondialisation, le pape François en connaît un rayon. Quant à ceux qui prétendent qu’une Catalogne indépendante serait, en Europe, un nouveau califat car les islamistes se cachent derrière tout ça, je pense qu’une consultation aux urgences s’impose. Il ne manque plus qu’un zozo nous pondre l’idée que l’hymne catalan est en fait un hymne illuminati inversé et la boucle sera bouclée…

Ce type de raisonnement complotiste traduit un manque de connaissances historiques sur la question catalane. De nombreux épisodes jusqu’à nos jours ont conduit à la situation actuelle. Depuis les prémices de l’unification des Espagnes avec le mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon, l’arrivée des Bourbon et de leur système politique, la guerre de succession, le traité de Nova Planta etc. Nous ne pouvons pas, hélas, tout énumérer ici. L’Espagne Politique n’a pas su composer avec les « Espagnes charnelles », et cela malgré certains projets de type fédéral, comme celui des carlistes avec le respect des Fueros, ou sous une autre forme comme le prônent encore aujourd’hui les socialistes espagnols. C’est bien plus, au contraire, une castillanisation de la société qui a fait école, plutôt que la mise en place d’un véritable projet fédéral ou confédéral.

Pour ceux qui pensent que les catalans nourrissent un sentiment de haine envers les espagnols, je tiens à rappeler le discours de Francesc Macià le 14 avril 1931 lors de la proclamation de la République Catalane, « je proclame la République Catalane comme État intégrant de la Fédération ibérique (…) Pour la Catalogne, pour les autres peuples frères d’Espagne, pour la fraternité de tous les hommes et de tous les peuples, Catalans, sachez-être dignes de la Catalogne ».

 

Les catalans ont fait preuve de patience

Ils ont choisi la voie pacifique. La voie de la négociation. Le statut d’autonomie de 2006 retoqué en 2010 par le Tribunal Constitutionnel, le refus du pacte fiscal en 2012 (compétence fiscale similaire à celle détenue par le Pays Basque), ces mesures, tout aussi vexatoires qu’inutiles prises par le gouvernement Espagnol n’auront fait que mettre le feu aux poudres. Nous pouvons dire en effet que le gouvernement espagnol, dans ce qu’il est de plus conservateur, est une « fabrique à séparatistes », et d’ajouter, pour votre information, qu’il existe également des partis politiques indépendantistes en Galice, en Andalousie, et même… en Castille.

Le discours du Roi Felipe VI au soir du 3 octobre 2017 suite aux événements du 1er octobre, vient confirmer cette tendance. Il est le roi de tous les espagnols, certes, entendre ici, des espagnols catalans, et non l’inverse. Cette vision, est celle de l’unité verticale, le contraire de ce qui aurait pu constituer une fédération des peuples ibériques, une vision horizontale, c’est-à-dire, à égalité de traitement. Le point de rupture est né en même temps que cette tendance de « verticalité identitaire », c’’est en quelque sorte le péché originel de l’Espagne.

Les faux culs de la bonne conscience maintenant.

Ceux qui se drapent dans un tissu de vertu et de charité chrétienne en dénonçant dans un réflexe pavlovien, l’idée que les catalans sont de riches égoïstes qui ne veulent pas partager avec le reste des régions espagnoles. C’est ceux-là même que l’on retrouve souvent, en France bien sûr, en train de pester, à juste titre, contre la pieuvre parisienne, contre l’impôt qui leur fait en permanence les poches. Et oui, eux, vous comprenez, ils ont le droit de râler, mais pas les catalans qui avaient demandé un pacte fiscal. Demande rejetée. Car si certains parlent à tort et à travers d’égoïsme, il convient de préciser que la Catalogne donne 75% de PIB au gouvernement central, lequel leur reverse ensuite 25%. A quoi bon, ils asséneront que la Generalitat est sous perfusion du gouvernement espagnol. Le Pays Basque dispose du pacte fiscal. De quoi s’agit-il ? Le gouvernement autonome basque reverse ce qu’il veut/peut au gouvernement central. Sont-ils des égoïstes ? La question ne se pose quasiment jamais.

Les ayatollahs du nationalisme

Selon eux, les catalans ne sont pas nationalistes, puisque leur revendication se porte sur la création d’un État catalan. Or, selon leur raisonnement, la Catalogne est une petite région, donc elle ne peut devenir un État-nation. Raisonnement simpliste vu la taille de certains états de l’U.E. Pour ces ayatollahs du nationalisme, il y aurait donc un nationalisme « haram » et un nationalisme « halal ». Preuve que certains n’hésitent pas à faire le grand écart en dénonçant tout à la fois le totalitarisme islamique et son intolérance tout en frappant d’anathème politique ceux qui ne répondent pas à certains critères, à savoir les leurs.

De ceux qui applaudissent.

Que dire des révolutionnaires du dimanche qui applaudissent la guardia civil aux ordres du gouvernement espagnol ? Une guardia civil qui a matraqué sans vergogne, et même allégrement, des milliers de catalans ce dimanche 1er octobre 2017, au seul motif que ce référendum était anticonstitutionnel. Ces catalans, eux, contrairement à nos révolutionnaires de pacotille, si habiles avec leur souris et leur clavier d’ordinateur, ont eu un comportement révolutionnaire ce dimanche. Ils ont investi la rue et les écoles pour faire entendre leur voix de manière pacifique, au grand dam des branleurs révolutionnaires du net qui prônent « le grand soir » qu’ils espèrent, évidemment, bien sanglant, le tout, le cul bien vissé sur leur siège de bureau.

Que dire de ceux qui fustigent l’état de droit en France, et applaudissent en même temps la réaction musclée de la police espagnole ce dimanche, et cela au nom de l’état de droit, mais en Espagne.

Que dire des patriotes qui se sont fait casser la gueule à la manif pour tous par la police républicaine aux ordres de Manuel Valls à l’époque, alors qu’ils voulaient simplement manifester ? Mais qui aujourd’hui en revanche, applaudissent la police espagnole aux ordres de Rajoy qui matraque les patriotes catalans, simplement parce qu’ils voulaient voter ? Vous me répondrez qu’il y avait toutes tendances politiques dimanche, et que c’est bien fait pour certains. Il y avait également plusieurs tendances à la manif pour tous. Et pour ma part dimanche, je n’ai pas vu seulement des tendances politiques, j’ai vu un peuple dans la rue, de toutes catégories sociales, de tous âges.

La palme du propos ordurier revient à Christine Tasin, présidente de Résistance Républicaine. Voici le titre de son article : « Des blessés en Catalogne ? Bien fait pour leur gueule, ils n’avaient qu’à rester chez eux ! » Je ne m’attarderai pas sur les détails de son article, un article tout aussi merdeux que le titre. Cela peut paraitre proprement scandaleux de voir que ceux qui se plaignent des atteintes à la liberté d’expression puissent rédiger un tel torchon. Ça serait oublier un peu trop vite qu’un jacobin reste un jacobin, même lorsqu’il est importuné par l’immigration. Pour ces gens-là, la liberté d’expression ne vaut que lorsqu’elle s’exprime dans leur sens.

Pour ma part j’apporte mon total soutien au processus d’indépendance de la Catalogne, tout en gardant bien présent dans mon esprit cette dimension européenne qui anime mon combat identitaire.

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