Une brève de Daniel Pollett

  

« Attention village français, vous pénétrez à vos risques et périls. » Cette phrase tricolore, aussi bien par l’esprit que par le lettrage, ne manquera pas d’interpeller ceux qui, en fait, ne se reconnaissent pas français, et n’ont même pas la reconnaissance du ventre.

 

Les clochers font partie de notre patrimoine culturel, historique et immobilier. Quand j’écris « notre », j’entends « celui des Français », de souche ou de cœur. Aussi devons-nous protéger ces clochers hérités de nos Anciens, qui les ont rassemblés pendant des siècles pour le travail, les alertes, les fêtes ou les offices religieux. Pour tout cela, ces clochers sont notre France.

Les coqs chantent au lever du jour, et même encore après. C’est la nature, c’est la vie.

De plus, le Coq est l’emblème de nos ancêtres les Gaulois, donc lui aussi est notre France.

Les troupeaux, dont certains ont des cloches, vivent, circulent, mangent et défèquent là où les hommes les amènent. C’est aussi la nature et la vie. Eh, citadin, s’il y a du lait dans ton bol pour que tu puisses le mélanger avec le Banania qu’y a bon, si tu manges de la viande, même dans ces machins américains entre deux épaisseurs de mauvais pain inondées de sauce dégoulinante, c’est parce qu’il y a des troupeaux ! Heureux sont ceux-là qui vivent dans la nature, loin des productions industrielles et sans cœur.

Les agriculteurs travaillent pour nous donner à manger… Ah, citadin, sais-tu qu’il y a, c’est vrai, des gens qui travaillent pour remplir ton assiette ? Ben oui, avant les magasins et les distributeurs automatiques, il y a des travailleurs, un travail, en plus des troupeaux.

Les agriculteurs utilisent des outils, des machines, ils travaillent dur au rythme des saisons et des obligations de la nature, ils ne font pas les 35h avec RTT et ils sont à leur poste tous les jours. Ils ne sont pas toujours payés au juste prix et s’ils sont endettés, ce n’est pas, comme toi, pour se payer du superflu, mais le nécessaire pour leur travail.

Tout ça pour te dire, citadin, que la nature, la campagne avec ses champs, ses villages et ses fermes sont des lieux de vie, pas des espaces polyvalents pour distractions multiples au gré des envies ou des lubies, et pas non plus des maisons de retraite pour ceux qui sont vieux avant l’âge et ne supportent pas les bruits de la vie. Tu ne peux pas privatiser la vie à ta convenance, ni censurer les sons de son harmonie, ni interdire ce qui fait l’identité et la réalité de la vie rurale. Tu ne peux pas décréter que la campagne est une immense résidence secondaire. C’est ainsi.

Certes, tu peux déposer des plaintes auprès d’une justice dévoyée pour qui les grenouilles, les cigales, les coqs et les vaches sont des éléments indésirables pour la tranquillité des citadins égarés à la campagne. On en a même vu qui voulaient interdire aux cigales de chanter. Mais regarde-toi, citadin, quand toute la campagne sera interdite, tu mangeras quoi ?

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