Le billet d’Arnaud Beauregard

        Depuis le verdict des urnes, les sites de ré-information de la « Facho sphère » abondent d’articles, entre ceux qui concourent pour obtenir le « prix Goncourt de la flamme d’honneur du FN » en criant à cors et à cri que leur candidate a été victime d’un complot médiatique pour justifier la défaite, ou ceux qui, avec plus de lucidité et d’humilité, passent au vitriol la campagne du FN en soulevant les points d’incompétence de MLP et d’incohérence du programme présidentiel.

        Certes les vaincus ont toujours tort mais, n’en déplaise à Caroline PARMENTIER, journaliste au quotidien « Présent » et mariniste indéfectible, si Marine LE PEN avait la haute ambition de naviguer à contre-flots pour accéder à la magistrature suprême, la stratégie adoptée au débat de l’entre-deux tours aura entraîné dans son sillage une vague de médiocrité et de désillusion.

        Même si le candidat progressiste de l’oligarchie était soutenu à l’unisson par tous les médias du système, sa piteuse prestation au débat a montré l’incapacité de la candidate de la « France apaisée » à prendre de la hauteur de vue, à s’élever à la dimension d’une future femme d’État. Le constat est sans appel.

        Il ne faut pas « prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages », chère Caroline PARMENTIER, l’égérie de votre quotidien s’est laissée enfermer dans les pièges que lui a tendu Emmanuel MACRON sur le plan économique et les « canards sauvages » ont survolé les bureaux de votes sans s’y arrêter pour déposer le bulletin salvateur !

        On reste dubitatif sur le fait que les fins « conseillers » de MLP qui n’avaient aucunement entrevu le piège digne des branquignoles tendu par l’équipe de « communication » de MACRON en faisant circuler sur les réseaux sociaux que leur candidat quitterait le plateau illico presto si le ton était vindicatif. Plus c’est gros plus ça passe ! À peine le chronomètre enclenché, MLP se lança tête baissée, tel un pistard cycliste, dans une tirade accusatrice inouïe. Le piège avait fonctionné et MACRON par ses rictus savourait d’emblée sa victoire.

        On ne reste pas moins estomaqué d’avoir constaté que MLP concentrait son discours principalement sur la sortie de l’euro et de l’Europe, alors qu’au fond  elle n’ y « entravait » rien, malgré son tas de pochettes éparpillées sur la table pour se « mélanger au final les pinceaux » entre l’Écu et l’Euro. Par cette piètre prestation, MLP a inquiété les français en général mais surtout a réussi à faire fuir une partie d’un électorat potentiel de droite qui, au lieu de franchir le Rubicon malgré les consignes strictes des ténors des Républicains, a préféré s’abstenir et partir à la pêche .

        Cette année, le prix du BOBARD D’OR pourrait être attribué sans contexte au directeur de campagne de MLP, David RACHLINE qui a eu l’outrecuidance d’affirmer que sa « présidente avait été sublime et qu’elle avait remporté le débat à plates couture » !!! Si nous avions oublié que l’aplomb est le mérite des médiocres, voilà chose faite, merci Monsieur Le Sénateur Maire de Fréjus !

        A croire que dans cette commune de Fréjus, les cons « volent en escadrille » pour qu’on les reconnaissent !!! On se souvient du sinistre « LÉOTARD » maire, également de cette commune, à l’époque où Yann PIAT siégeait toute seule en haut à l’Assemblée Nationale.

        Pour en finir, avec ce débat, l’arrogance de MLP, -« buvez un coup vous en avez besoin ! » ou encore son irritant « chiche », ou encore son manque de retenue- aura entraîné une chute vertigineuse d’environ 10 points et un résultat final qui ne franchissait pas, et de loin, la barre des 40% convoités.

        Même s’il est opportun de constater que presque onze millions d’électeurs se sont reportés sur sa candidature, le pragmatisme doit être de rigueur. Au premier tour, MLP était donnée à plus de 30% des suffrages mais elle se qualifiera de justesse avec seulement 21%; quant au second tour elle était créditée à plus de 40% pour finir à peine à 33%.

        Au delà de la prestation médiocre du débat, Il faut remarquer qu’au cours de la campagne un élément important était annonciateur de défaite. En effet, dans bon nombre de meeting MLP n’attirait pas les foules. On constatait qu’en majeure partie l’auditoire était composé de « groupies marinistes » aux joues peinturlurées, pour l’occasion, en bleu marine.

        Sa main tendue à la gauche aura entraîné, non seulement une frustration des électeurs de la « France périphérique » pour ce rendez-vous manqué, mais surtout aura compromis le triomphe des idées conservatrices majoritaires dans l’opinion publique.

    Le paradoxe de cette élection présidentielle est de constater que les idées qui ont fait le terreau des victoires électorales du Front national, telles que l’Islam, l’immigration, l’insécurité, sont majoritaires dans l’opinion publique et, par la stratégie suicidaire de MLP, se sont retrouvées minoritaires dans les urnes. On a beau lire dans tous les sens les 144 propositions du programme présidentiel, la lutte contre l’islamisation à marche forcée des territoires perdus de la République était absente du programme malgré une vague approche par la lutte contre le port du voile imposé aux femmes.

        La peur d’âtre suspectée d’islamophobie a annihilé, dans cette élection, le combat pour l’identité nationale, la volonté de faire retrouver au peuple français son histoire, ce fameux roman national, la fierté de retourner sur les pas de nos ancêtres qui n’ont pas seulement labouré le sol de nos provinces mais ont bâti églises, cathédrales et bien avant érigé des menhirs.

        Nous espérions que dans la conjoncture politique et le sinistre bilan du quinquennat de HOLLANDE, l’absence des deux grandes formations politiques (UMPS) au second tour de la présidentielle, ainsi que le rejet massif des Français pour la classe politique aurait permis d’entendre une voix dissonante de celles des « progressistes »… Ceux-là même qui transforment notre vieux continent en un monde composé d’individus épurés de toute transmission et qui surtout mettent tout en œuvre pour achever cette rude réalité de la déconstruction de notre enracinement.

        De plus, le ralliement inespéré de Nicolas Dupont Aignan qui avait ouvert une brèche (comme MITTERAND l’avait fait avec le Parti communiste) pouvait laisser entrevoir l’émergence d’une nouvelle grande force politique apte à devenir majoritaire dans les années à venir. Au lieu de chercher à élargir son assise électorale par la droite où se trouvait sa principale réserve de voix, la stratégie du FN a été de courir après les voix de Mélenchon dans une démarche vaine.

        Comment peut-on penser un seul instant que cet électorat de gauche, foncièrement universaliste et cosmopolite, déposerait dans l’urne un bulletin MLP ? La nostalgie de la Commune de Paris, du Mur des fédérés, les disciples de BLANQUI, de SOREL et autres PROUDHON se trouve exclusivement dans l’électorat de la droite nationale et populaire, et non dans les générations de la gauche post 68, alter mondialiste, qui forment les bataillons de la France Insoumise.

        L’afflux quotidien de migrants sur le rivage européen de la méditerranée aurait du permettre de dénoncer cette immigration massive arrivée sur un temps court et ouvrir un boulevard à la candidate du FN sur le thème du grand remplacement.

        On attendait de celle qui voulait emboîter les pas de Jeanne D’arc en se rendant symboliquement dans la cathédrale de REIMS, qu’elle fasse prendre conscience au peuple français du fait qu’à la fin du 17ème siècle la France comptait vingt millions de Français et qu’en 1945, à la sortie de la guerre, la population avoisinait les quarante millions de Français ; soit une hausse de vingt millions d’habitants en deux siècles et demi. La France, en atteignant aujourd’hui plus de 66 millions d’habitants, démontre, qu’en à peine quelques décennies, le pays aura gagné autant de population que pendant plusieurs siècles…

        Cette forte immigration qui est concentrée sur certains territoires crée un sentiment profond de ne plus être chez soi sur les marchés, dans les zones de non-droit et dans bien d’autres lieux, ce qui explique en grande partie que presque onze millions de français ont choisi Marine LE PEN, sachant que ce vote était essentiellement motivé par la question identitaire, pierre angulaire de la reconquête culturelle et politique.

        De nombreux intellectuels comme GUILLY, ZEMMOUR, BUISSON, DE BENOIST, LEVET et bien d’autres ont mis en évidence que l’antagonisme droite/gauche avait changé de nature, que le monde bâti, façonné par les progressistes était une impasse existentielle et civilisationnelle. La France périphérique attendait que MLP s’affirme plus clairement comme opposée au Système et que la candidate de « l’espérance » s’en prenne plus systématiquement à la pensée unique et à l’hégémonie progressiste.

        Le peuple désirait une vision politique porteuse d’avenir sur les questions d’immigration, d’islamisation et d’insécurité avec des réformes crédibles, ainsi que la défense des valeurs de la politique familiale et de l’enseignement.

        Alors « tout ça pour ça » est bien la seule expression qui prévaut pour ce baissé de rideau d’ une campagne présidentielle calamiteuse qui, au fond, n’aura servi à rien, à part ouvrir les yeux à bon nombre de français : le Front national n’accèdera jamais seul au pouvoir.

        Et pendant, ce temps là … le peuple des gens sans importance, les sacrifiés au lumpenprolétariat, à la mondialisation continuent à souffrir et à se transformer peu à peu en « étrangers du dedans ».
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