La ligue du Midi / Gascogne

 

Surprise au soir des élections municipales, Bordeaux a désavoué le maire sortant, successeur d’Alain Juppé. Se disant successivement Républicain, puis macroniste, puis Macron compatible, puis de nouveau Républicain, et surtout plus vert que les écologistes, Nicolas Florian a convaincu les bordelais de ne pas voter pour lui. D’où son résultat catastrophique.

 

Dans une ville de « centre droit » qui élisait son maire au premier tour depuis 75 ans, l’héritier d’Alain Juppé est en ballotage défavorable, sans réserve de voix, sauf éventuellement celles du Rassemblement National. Quant au candidat du Rassemblement national il ne rassemble que la moitié du score précédent… une gifle ! 

  • Les Républicains, Nicolas Florian 34,56%
  • Les verts, PS, PC, Pierre Hurmic 34,38%
  • La République En Marche, Thomas Cazenave 12,69%
  • NPA, trotskistes, Philippe Poutou 11,77%
  • Rassemblement National, Docteur Bruno Paluteau 3,26%
  • Divers droite, Pascal Jarty 1,25%
  • Divers, Yves Simone 0,96%
  • UPR, Asselineau, Gilles Garçon 0,66%
  • Lutte ouvrière, Fanny Quandalle 0,45%

Le bon Docteur Paluteau, candidat RN

Mais qu’est donc venu faire le bon docteur Paluteau dans cette galère bordelaise ? La sociologie de Bordeaux n’est pas favorable aux patriotes. Les nouveaux habitants, remplacent la population historique, les fameux bordeluches. Ces gascons, hauts en couleurs, volontiers hâbleurs, étaient artisans, viticulteurs, marins, entrepreneurs, commerçants, ils sont en plein effondrement démographique. Ils sont en voie d’extinction, comme l’accent bordelais… Les remplaceurs sont, soit des membres de la classe moyenne supérieure originaire de Paris ou d’autres Métropoles qui vivent une mondialisation heureuse, soit des immigrés d’Afrique ou du Proche et Moyen Orient. Ces 2 populations, si différentes, se complètent, les derniers servant de domestiques aux premiers. Et tous votent à gauche ou vert… Les électeurs potentiels du RN n’habitent plus Bordeaux. Ils ont été chassés par l’absence de travail, par le prix des logements poussé à la hausse par la pression migratoire et les logements sociaux, et par l’insécurité. Le maniement du couteau est à la mode dans les rues de Bordeaux… Ces électeurs ce sont les fameux Gilets Jaunes, historiques, si actifs à Bordeaux, qui habitent le Médoc, l’Entre deux Mers etc…

Bruno Paluteau ne pouvait qu’échouer. Nous devons le remercier pour son courage, parce qu’en plus de l’échec électoral, cet honnête et courageux bordelais devra maintenant vivre dans l’hostilité à l’étiquette infamante de « Rassemblement National ». Marqué au fer rouge pour le reste de sa vie…

Nicolas Florian, tué par InCité…

Comme son mentor, Alain Juppé, Nicolas Florian a dragué la gauche sans vergogne. Plus soumis, c’est impossible. Il est allé au-devant des demandes les plus gauchistes de ses opposants. L’inflation des impôts auxquels sont assujettis les bordelais ne s’expliquent pas autrement. Il a mené une guerre contre les automobilistes avec en conséquence, les bouchons bordelais, il a pourri la vie des entrepreneurs, des commerçants, des familles. L’électorat du centre droit, l’électorat de Jacques Chaban-Delmas qui a ensuite été récupéré par Juppé a été maltraité. La légion d’honneur accrochée à la djellaba de Tarek Obrou et les campagnes stigmatisant le racisme et le sexisme supposés des bordelais ont insupporté les électeurs traditionnels du centre droit. Comment ces bordelais, humanistes, respectueux, modérés pouvaient-ils voter pour des candidats qui les traitent de racistes ? Quant aux propriétaires bordelais, ils ont subi pendant des années les spoliations organisées par la mairie avec ses sociétés d’économie mixte dont InCité. Comme se vantait l’adjointe à l’urbanisme, pendant les séances du Conseil Municipal, il s’agissait de tordre le bras aux bordelais ! Comment Nicolas Florian a-t-il pu imaginer que ces centaines de famille bordelaises spoliées pourraient-elles voter pour lui ? Avec l’autre bras peut-être ? L’équipe de Nicolas Florian, pleine de morgue et de suffisance, sûre de sa martingale gagnante :

étiquette de centre droit et politique de gauche, était déconfite dimanche soir au vu des résultats. Son électorat soit a disparu, soit ne s’est pas déplacé. Eh oui ! Pourquoi voter pour des gens qui se moquent de vous ?

Pierre Hurmic, apôtre de l’apocalypse

Pierre Hurmic, candidat Europe Ecologie les verts, annonce l’apocalypse climatique depuis une quarantaine d’années. L’échéance est toujours repoussée, mais la menace effrayante, toujours renouvelée, guide ses pas. Cet avocat, qui n’a évidemment aucune compétence scientifique et encore moins climatique, annonce sans vergogne des canicules insupportables, la montée des eaux de la Garonne de 2 mètres dans moins de 10 ans… D’ici là il aura pris sa retraite politique. Comme Greta Thunberg, il voit du gaz carbonique partout, et affirme que c’est la cause des futures catastrophes climatiques. Selon lui, aucune politique ne doit échapper à l’urgence climatique, et ses colistiers, plus fous encore, sont dans la surenchère de la décroissance. Cette agitation climatique conduisait à des débats sans fin au Conseil Municipal de Bordeaux. Par exemple sur la prohibition dans les crèches municipales des couches jetables au profit des couches lavables…

Crédité de presqu’autant de voix que Nicolas Florian, Pierre Hurmic semble bien parti pour être le prochain maire de Bordeaux. Tout ce qu’a fait Nicolas Florian : subventions aux associations, éoliennes urbaines, logements sociaux, transports collectifs inutiles, blocages de la circulation automobile, Hurmic devenu maire, ne pourra que s’accélérer, terminant de faire fuir de la ville les populations actives, les familles. C’est un fait bien documenté, une fois un pied dans la place, les écologistes pourrissent une ville. Ayant fait fuir leurs adversaires, ils ne peuvent plus perdre les élections.

Philippe Poutou, un Trotski gascon

Qui aurait imaginé qu’en 2020, un candidat communiste, 70 ans après la mort de Staline, et 30 ans après l’effondrement de l’URSS, rassemblerait plus de 11% des voix à des élections bordelaises. Les députés girondins sont morts, jeunes, guillotinés, victimes de leur toute relative modération… morts, et pourtant assassinés une deuxième fois. A Bordeaux il y a encore des milliers de personnes qui, sachant l’effrayant bilan des bolchéviques et du sanguinaire Trotski, sont capables de voter communiste. Les 7 millions de morts de faim ukrainiens, victimes de la « dékoulakisation », c’est à dire de l’élimination, l’extermination de la petite, et très petite bourgeoisie, ne soulèvent pas le cœur des électeurs de Poutou. Ces bordelais ne dénoncent pas le trotskiste local, Poutou… Ils votent pour lui. Quelle honte ! Le vote communiste, c’est le résultat de l’intense propagande pro-marxiste que subit la population dès le plus jeune âge, à l’école, dans la presse, la littérature, le cinéma etc… D’ailleurs les subventions à « la culture » généreusement distribuées par l’adjoint au maire Fabien Robert, membre du très modéré MODEM, servent cette propagande ! Poutou élu au Conseil Municipal, ne demandera pas un bras tordu pour les propriétaires bordelais, comme le faisait Florian, mais deux ! Il défendra les squats, le « droit au logement », le logement social pour tous, les réquisitions, c’est à dire la nationalisation du logement, et pourquoi pas celle de la grande distribution… Il contribuera à rendre Bordeaux « business unfriendly », et à la paupérisation de la ville, chère aux marxistes. Les presque 12% de Poutou sont un très mauvais signal sur l’état d’esprit de la population.

Thomas Cazenave, l’énarque, gendre idéal

Le candidat de Macron à la mairie de Bordeaux, croyait venir livrer bataille sur des terres favorables. D’autant plus que Juppé lui-même souhaitait sa venue, ne trouvant dans son équipe municipale personne capable de lui succéder… Les scores d’Emmanuel Macron à Bordeaux semblaient promettre au jeune énarque une victoire, d’autant plus aisée qu’il avait le soutien d’Alain Juppé. Mais, patatras, Alain Juppé n’a pas pu résister à un poste grassement payé au Conseil Constitutionnel. Et il est parti précipitamment sans avoir pu adouber ce successeur sorti de l’énarchie. L’énarque n’était pas attendu par le local de l’étape Florian… Et c’est tout à son honneur, l’ambitieux candidat de Macron a décidé de livrer bataille. Mais il a raté son parachutage et il est tombé sur un nid de frelons… bordelais. Si effectivement le terrain est favorable aux macronistes, encore faut-il qu’il n’y ait pas 2 candidats qui draguent leurs électeurs… et Florian n’a cessé de répéter qu’il est « macron compatible », et a effectivement rallié, avec semble-t-il des promesses plus crédibles de postes et de prébendes des macronistes estampillés, comme le Président départemental du MODEM pour un poste de premier adjoint, le député macroniste du Médoc pour une autre poste d’adjoint etc… Ce pauvre Cazenave, haut fonctionnaire, comme Juppé, se retrouve déshabillé par les petits politiques locaux qui défendent leur bout de gras et n’aiment pas partager. Ils préfèrent rester entre eux. Résultats de la compétition, Thomas Cazenave, vrai bordelais mais aussi vrai fonctionnaire et vrai apparatchik est dépassé par ses concurrents pour les promesses de places et de petites rentes. Comme on le voit, la concurrence est rude pour gérer le demi-milliard d’euro annuel du budget de Bordeaux. Il ne suffit pas de présenter un profil de gendre idéal, il faut aussi être un chef militaire avec des mercenaires et un tueur.

La Grande Mosquée attend que les élections soient passées

Le deuxième tour sera une quadrangulaire car on voit mal un des concurrents renoncer… La compétition est très ouverte, c’est celui qui arrive en tête qui gagne, même sans majorité absolue.

Mathématiquement, l’écologiste Hurmic semble avoir gagné. C’est lui qui a la plus grande réserve de suffrages. Les voix du RN Paluteau, déjà peu nombreuses, n’iront pas à Nicolas Florian. Ce politique bordelais, ancien salarié d’un grand promoteur local, a vraiment dégoûté les patriotes de le soutenir. Florian a caché son projet de grande mosquée. Il attend que les élections soient passées. Mais qui, chez les patriotes, a envie de voter pour une mosquée?

Les voix des électeurs des autres petits candidats, éliminés au premier tour, sont incertaines. Celles du guide touristique super-bobo Yves Simone iront à 100% vers Hurmic. Celles du candidat UPR seront perdues pour tous… Quant aux voix de Poutou, il est vraisemblable qu’elles iront en partie soutenir Hurmic malgré les consignes du candidat trotskiste. Même chose pour les électeurs de Cazenave qui vont en partie rejoindre le candidat écologiste…

Ces transferts, ce sont quelques centaines de voix, mais qui suffiront à faire une majorité relative pour l’écologiste rose.

Bordeaux était déjà dirigée par une équipe de gauche, celle de Florian toujours prompte à obéir à la gauche, elle restera donc dirigée par une équipe de gauche. L’étiquette va changer. La clarté et la transparence vont y gagner, mais pour la gouvernance, rien ne changera fondamentalement. C’est une alternance en trompe l’œil.

Il n’est pas difficile de prévoir que les impôts vont continuer à augmenter et la population à changer. Le Bordeaux de Montesquieu, de Montaigne, de Mauriac, des grands explorateurs, de l’épopée coloniale, des pionniers de l’industrie aéronautique et spatiale continuera de mourir lentement.

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