Le billet de Bernard Dusept

 

Mme TRAORE, vous n’êtes pas ce que vous prétendez être.

Voilà pourquoi :

La principale raison est celle de vos origines, que vous assumez totalement. En effet, vous êtes originaire de la première région du Mali, de Kayes précisément, où votre famille a eu un gouverneur. Cette ville à 500 kilomètres de Bamako a été la première capitale du Soudan Français de 1891 à 1899 date à laquelle, la capitale a été transférée à Bamako.

Or le Mali est un pays de castes -une trentaine environ- divisées en deux groupes :

Les castes dirigeantes :

Les Massalen (les nobles), les Tondjon (les chasseurs), les Mori (les Marabouts)

Les patronymes les plus fréquents chez les nobles sont : Sacko, Diawara, Soumaré, Traoré, Keita, Diallo, Diarra, Sidibé, Sangaré, Cissé, Bathily, Sanogo, Touré.

Les castes Nyamakalan :

En bambara « nyama » veut dire petit ( nyama nyama  = tout petit, rien du tout ). Ces castes sont divisées en :

  • Griots (ou « djeli ») qui jouent un rôle important dans la société malienne. Lors des baptêmes, mariages, et autres événements festifs, ils sont toujours les premiers invités notamment pour chanter ou conter les louanges de telle ou telle famille. Les djeli sont aussi considérés comme les gardiens de la mémoire collective depuis des siècles. Les patronymes les plus fréquents chez les djeli sont : Sissoko, Kouyaté, Tounkara, etc.
  • Forgerons (ou « noumou » en Bambara) : les patronymes les plus fréquents chez les forgerons sont : Ballo, Kanté, Fané, Sinayoko, Bagayoko, etc.
  • Les « Garankés » sont, à l’origine, des maroquiniers, bottiers, cordonniers, avec les patronymes les plus fréquents qui sont Simaga, Saké.
  • Les « djons » (les serviteurs) : un des patronymes les plus fréquent et péjoratif étant Coulibaly.

Il suffit de regarder la liste des présidents du Mali depuis l’indépendance, pour le vérifier immédiatement. Tous (même les intérimaires d’un mois comme SANOGO) appartiennent à la caste noble dont vous faites partie ; ils ont pour patronyme :

Modibo KEITA (1960 -1968) ; leader tiers-mondiste ayant dit non à la France et à De Gaulle.

Moussa TRAORE (1968-1991) ; militaire, auteur d’un coup d’état ; l’ayant rencontré plusieurs fois, je me souviens de son admiration pour l’armée Française et l’Ecole militaire de Fréjus.

Amadou Toumani TOURE dit ATT ; auteur aussi d’un coup d’état (1991-1992 puis 2002 à 2012).

Alpha Oumarou TOURE (1992-2002) ; professeur d’histoire à l’ENS. Lors de nos rencontres, entre professeurs de l’enseignement supérieur au Mali, ou pendant sa première campagne présidentielle, sa volonté de servir son pays a toujours été aussi entière, j’en suis témoin.

Amadou Aya SANOGO coup d’État éphémère, président du 22 mars au 12 avril 2012.

Diocounda TRAORE (2012-2013) ; président par intérim.

Ibrahim Boubacar KEITA ; toujours en fonction depuis 2012 mais plus pour longtemps car un prédicateur islamiste lui cherche des poux en ce moment avec le soutien de la rue.

Mme TRAORE, vous faites partie de la caste des nobles, qui a toujours eu le pouvoir. Vous le savez parfaitement, chaque caste a ses propres fonctions. Il est très mal vu, par exemple, pour un noble de devenir chanteur, métier réservé aux griots.

Par ailleurs les mariages entre nobles et « nyamakalan » sont très rares et peu acceptés.

Je ne vous poserai qu’une seule question :

Combien avez-vous de COULYBALY dans votre comité de soutien ?

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