Le billet d’Élisabeth Amigue

 

La loi d’avril 2016 appelée de leurs vœux par des féministes de type Bachelot en est à l’heure du bilan, et ce n’est pas fameux. Le fait de tolérer la prostitution mais de pénaliser le client a fait baisser le chiffre d’affaire de ceux qu’il est convenu d’appeler les « travailleurs du sexe ».

 

En France

 

La France compterait 40.000 prostituées dont 80 % sont étrangères, chacune faisant une moyenne de 30 passes par jour. Ces chiffres sont donnés lors de stages de « ré-éducation » destinés aux clients pris en flagrant délit de faveurs tarifées. Curieusement, le chiffre de la prostitution masculine n’est pas connu. La difficulté à trouver des clients depuis la loi de 2016, amène ceux-ci à marchander, à rechercher la clandestinité, à exiger des rapports non protégés. Aussi, pour boucler leur budget, les prostitués de tous sexes acceptent de se mettre en danger. J’entendais au mois de janvier, une bénévole montpelliéraine de l’association « hope and joy » citer le cas de ce client qui avait dévoré le sein et une partie du bras de la prostituée. Ceci à Montpellier ! C’est bien un métier à risques. A Paris, où les maisons closes ont été supprimées en 1946, il en existe une qui offrent les services de poupées en silicone.

 

Que se passe-t-il autour de chez nous ?

 

Le parlement européen considère que la prostitution est de la traite humaine et dénie toute dignité à ceux qui vendent leurs charmes. Mais il serait plus juste de faire la différence entre le travail forcé, véritable esclavage rapportant à des proxénètes et des réseaux mafieux, et la prostitution en tant que métier reconnu.

La prostitution est illégale en Roumanie, Malte, Croatie et Lituanie. La Roumanie fournit pourtant un grand nombre de prostitués parfois mineurs et des proxénètes particulièrement violents. Comme quoi la prohibition a des effets pervers… En mars 2017, l’Express signalait l’arrestation d’un réseau esclavagiste par le SRPJ de Montpellier. Les femmes étaient battues, tatouées, sans jour de repos et les bénéfices de ce réseau pouvaient dépasser 150.000 euros par mois…

La France, la Suède, la Norvège et l’Irlande du nord, limitent la prostitution en la pénalisant, mais cela ne protège pas ces  travailleurs. En France, les prostitués ont depuis juin 2018 une mutuelle de santé, la MPI, Mutuelle Inter-Professionnelle de prévoyance. Jusqu’à cette date, ils ne pouvaient bénéficier des mêmes avantages que les salariés car ils ne pouvaient être que travailleurs indépendants. Réunis au sein d’un syndicat, la STRASS (Syndicat du Travail Sexuel), ils ont pu mutualiser leurs efforts. En France, la prostitution se développe sur internet, par les associations étudiantes (logement contre sexe, le deal qui profite de la précarité des étudiantes), les réseaux de « gîtes » se singularisant par certaines « spécialités ».

Certains pays sont moins hypocrites et ne dédaignent pas les profits du tourisme sexuel. Tel est le cas de la Belgique, la Suisse, l’Autriche, la Grèce, la Lettonie, l’Espagne, le Portugal, le Royaume- Uni, l’Italie, la République Tchèque et la Pologne avec chacun des réglementations nationales par exemple pour les maisons closes. Celle-ci sont autorisées en Belgique, Espagne et Pays-Bas mais le proxénétisme n’est autorisé que dans ces deux derniers pays. D’ailleurs, aux Pays-Bas, la prostitution est reconnue comme un véritable métier, un travail salarié ou indépendant. En Allemagne, les maisons closes sont légales depuis 2002 et les prostitués y ont des contrats de travail.

En Espagne, le tourisme sexuel rapporte  50 millions d’euros par jour et les « bordels » y sont souvent tenus par des français. Citons à la frontière catalane La Junqera et son établissement « Le Paradise » avec ses 80 chambres et ses 170 prostitués. Barcelone vient d’ouvrir une maison close de poupées comme à Paris. Il faut savoir qu’aux Pays-bas, la prostitution représente 5 % du P.I.B. En Allemagne elle génère 15 milliards d’euros par an avec 400.000 prostitués.

Quant au Danemark, il a lancé en 2017 un premier « bordel » zoophile sur le marché du tourisme sexuel.

 

La solution dans les maisons closes ?

 

Le candidat Macron constatait lors de sa campagne que la pornographie « faisait partie de la vie » (Télérama) et se faisait reprendre par Brigitte Lahaye pour laquelle le porno n’est pas naturel. Il nous est pourtant imposé car source de profits.

A quoi bon jouer aux purs esprits en ce qui concerne « le plus vieux métiers du monde » que l’on ne parvient pas à éradiquer, en parfaits tartuffes. La solution la moins hypocrite et qui protège les travailleurs du sexe, c’est la réouverture et l’encadrement des maisons closes. Clients et salariés ou indépendants y trouveraient hygiène, contrôles sanitaires et sécurité. Le métier serait reconnu, ce qui redonnerait de la dignité au personnel et la société profiterait de rentrées financières.

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