Chronique de Paysan Savoyard

 

Nous ne nions pas, pour ce qui nous concerne, l’importance de la question environnementale. Il est très probable que l’activité humaine soit à l’origine du réchauffement climatique, lequel réchauffement aura sans doute d’importantes conséquences négatives.

L’activité humaine a commencé à peser sur l’environnement avec la révolution industrielle au milieu du 19e siècle. L’effet s’est très fortement amplifié avec la mise en place en Occident de la société de consommation, suivie de sa mondialisation. L’explosion démographique mondiale constitue un autre facteur majeur de la dégradation de l’environnement, sinon désormais le plus considérable.

En outre la société de consommation et l’agriculture moderne ont un impact sanitaire direct et sont très probablement à l’origine de la plupart des cancers. Enfin la société moderne a de multiples effets néfastes sur l’environnement visuel et les paysages. Pour toutes ces raisons, du fait également de ses conséquences sociétales destructrices, la société de consommation nous paraît constituer une catastrophe globale. Il en va de même de la mondialisation.

Ceci posé, la mobilisation de l’opinion et de la classe politique sur le sujet de l’environnement nous paraît fortement critiquable.

  • En dépit de son discours désormais écolo, la classe dirigeante n’a évidemment aucune intention d’opérer un quelconque changement significatif

Cette mobilisation environnementale, tout d’abord, ne constitue qu’un simple discours : la logorrhée écolo ne se traduira par aucun changement important. Et pour cause, des réformes écologiques véritables supposeraient de remettre en cause l’économie générale du système et la société de consommation dans son ensemble. Une réorientation écologique impliquerait que la classe abandonne, en vue de l’intérêt général, une organisation économique et sociale dont elle tire le plus grand profit, qu’elle renonce en d’autres termes à des gains privés, certains et immédiats, au nom d’un bénéfice collectif et avec l’espoir de résultats aléatoires et lointains. Dans ces conditions la réorientation souhaitable n’a évidemment aucune chance d’intervenir.

Non seulement rien ne changera mais au contraire même, les choses continuent d’aller dans le sens d’une prédation accrue sur l’environnement. Pour s’en tenir à quelques exemples concernant le cas de la France, le bétonnage et l’artificialisation du territoire se poursuivent : tous les dix ans l’équivalent de la surface d’un département moyen est artificialisée, du fait de l’implantation de nouveaux lotissements, de nouveaux centres commerciaux et de nouvelles infrastructures de transports. Le paysage terrestre et marin se peuple désormais d’éoliennes. Dans le domaine des transports de marchandises, la place du camion ne cesse de croître et celle du chemin de fer de régresser. Dans le contexte de la mondialisation, le transport aérien et le transport maritime, fortement polluants, ne cessent eux-aussi d’augmenter. S’agissant de l’agriculture les subventions restent captées par l’agriculture intensive et exportatrice. Le bio se développe mais est pour partie détourné et accaparé par l’agro-industrie. Certes la pollution liée à l’industrie a fortement diminué… et pour cause puisqu’elle a été délocalisée en Asie. Quant au nucléaire, les déchets s’accumulent alors qu’ils ne sont pas recyclables. En toile de fond, la population française continue d’augmenter fortement, du fait de l’immigration de masse, ce qui alimente et amplifie ces différents processus de dégradation de l’environnement.

Soulignons au passage la contribution personnelle de M. Macron et de son gouvernement à la dégradation de l’environnement. Sa principale réalisation lorsqu’il était ministre de l’économie a été d’autoriser la création de lignes de cars à longue distance, en concurrence avec le train. Dans la même veine, son ministre des transports vient de valider la suppression du dernier train de fret maraîcher qui circulait encore entre le sud de la France et Rungis. Les instances de l’Union Européenne viennent de signer, au cœur de l’été, les accords de libre-échange avec le Canada (CETA) et l’Amérique du Sud (Mercosur). Ces accords offriront un débouché en Europe à des pays dont la production agricole s’effectue dans des conditions nuisibles à l’environnement : élevage et cultures intensifs, utilisation massive de pesticides, d’engrais, d’antibiotiques, déforestation… Les exportations agricoles vers l’Europe encouragées par ces accords se traduiront en outre par une augmentation des transports, aériens, maritimes et routiers, fortement polluants.

Dans ce contexte, les déclamations écologiques, que tout le monde reprend désormais à l’unisson, sont une façon pour la classe dirigeante d’occuper le terrain et de paraître se préoccuper de la chose, alors qu’elle n’a évidemment aucune intention d’agir, au-delà des quelques mesurettes qu’elle prendra pour amuser la galerie.

  • Le discours écolo du Système s’accompagne de mensonges et d’opérations d’intox

Le discours écolo de la classe dirigeante s’accompagne en outre d’opérations d’intox intensives. Par exemple les labels bio qui se multiplient ne présentent aucune garantie véritable. Par exemple encore, les pouvoirs publics font la promotion des voitures électriques ou du chauffage solaire alors que ces technologies utilisent des métaux rares et que leurs produits ne sont pas recyclables.

Dans le registre de l’intox, il faut également relever la remarquable hypocrisie des éléments de langage diffusés par le gouvernement et les médias pour justifier la signature des traités CETA et Mercosur avec des pays dont les pratiques agricoles sont dépourvues de toute préoccupation environnementale : « si l’UE a signé ces traités c’est précisément pour conduire les pays en question à modifier leurs pratiques » nous dit-on (voir par exemple cet édito du Monde). Comme si le rôle de l’UE et des gouvernements européens était de faire de la pédagogie à destination du monde entier. Comme s’il était légitime de faire courir des risques sanitaires à la population européenne en attendant que les bonnes pratiques environnementales se soient diffusées universellement. Comme si ces accords n’étaient pas motivés par des objectifs libre-échangistes et mercantiles à l’opposé de toute idée d’intérêt général.

Cependant parmi les techniques de propagande et d’intoxication mises en œuvre par le Système, la plus perverse et la plus efficace reste le « Et toi que fais-tu ? ». Il s’agit de faire croire à monsieur-tout-le-monde qu’il détient, lui, une part de responsabilité dans le problème environnemental et dans sa solution. C’est ainsi que le Système lui enjoint de trier les déchets, de renoncer au sac plastique, d’acheter des voitures électriques, de se mettre au vélo et d’acheter bio, les petits ruisseaux étant censés faire les grandes rivières. Or c’est évidemment faux, pour une double raison. D’abord parce que les petits gestes que chacun peut consentir ne sont pas à l’échelle et ne pèsent rien à côté de l’impact des décisions prises au niveau des Etats. Par exemple si chacun essaie de réduire son usage de la voiture, les efforts consentis seront annihilés si dans le même temps le transport aérien et maritime explose, comme c’est le cas depuis vingt ans sous l’effet de la mondialisation. C’est faux ensuite parce que les gens de la rue, qui ne sont pas responsables du Système d’ensemble, peuvent difficilement s’en abstraire. Comment par exemple moins utiliser la voiture quand on habite loin des centres-villes ?

Et chacun tombe dans le panneau, s’efforce d’agir comme un bon petit soldat de l’environnement et se sent coupable de ne pas en faire assez. Cette technique qui consiste à faire peser la responsabilité sur tout-un-chacun permet de dédouaner les autorités, qui peuvent continuer à prendre en toute impunité des décisions allant gravement à l’encontre de la préservation de l’environnement.

On notera que cette technique de culpabilisation est employée dans d’autres domaines, avec les mêmes objectifs. La sécurité routière par exemple fonctionne selon ce même mode. Il s’agit de criminaliser le Français moyen, accusé d’être coupable de « délinquance routière ». Dans le même temps le Système organise, par exemple, un système de transport de marchandises basé sur le camion, qui est un facteur majeur d’insécurité routière…

  • L’écologie, outil de manipulation de l’opinion

Il se trouve que le discours écolo a pour le Système un triple intérêt. Il permet premièrement, sous couvert d’écologie, de donner la parole aux propagandistes « ultras » du Système. Depuis quarante ans en effet, le discours écolo est porté par des gens qui, avant d’être écologistes, sont surtout des gauchistes et des libéraux-libertaires. C’est ainsi que ces gens déploient leur énergie « citoyenne » essentiellement sur des sujets sociétaux. Ils militent pour les mesures les plus libertaires, en particulier dans le domaine des mœurs, en relayant les revendications des lobbys LGBT et féministe. Ils sont en première ligne dans le camp immigrationniste. Ils se déclarent « citoyens du monde », alors même que la mondialisation est précisément une cause majeure de la prédation environnementale.

La mobilisation écologique a pour le Système un second intérêt : elle sert le discours mondialiste et antinational. La mise en avant des problématiques écologiques et climatiques permet en effet de conduire l’opinion, ainsi que le souhaite le Système, à penser que les problèmes sont mondiaux et que le cadre national est décidément dépassé face à des questions qui réclament une solution globale. Or cette propagande supranationale est pour une bonne part mensongère. C’est ainsi que de nombreuses mesures favorables à l’environnement pourraient être mises en œuvre avec efficacité au plan national : on pense par exemple à la réorientation des subventions en direction de l’agriculture traditionnelle et écologique. De même encore, il serait tout à fait possible, grâce à la réglementation et à une politique de taxation, de privilégier le transport des marchandises par le rail et de décourager le transport routier sur longue distance. De même, c’est bien parce que les autorités nationales des différents pays occidentaux ont décidé de procéder à la délocalisation de leurs industries que la Chine est devenue le premier pollueur mondial. Pour les entreprises occidentales, les délocalisations ont eu notamment l’intérêt de les dispenser d’investissements dans le domaine de la pollution et de la protection de l’environnement.

Enfin la mobilisation écologique présente pour le Système un troisième avantage, le plus important : elle permet d’occuper le terrain et l’espace médiatique en détournant l’attention de l’opinion de la question de l’immigration. La question climatique est pourtant bien moins cruciale que l’enjeu migratoire. Les risques environnementaux sont, en effet, pour les plus importants d’entre eux, relativement lointains et difficiles à évaluer quant à leur ampleur et leurs conséquences. Tandis que l’invasion et le Grand remplacement sont pour la France et les Français un phénomène actuel, aux effets gravissimes, à court terme et certains.

A cet égard, la question de l’environnement a pris utilement le relais de celle du chômage. Pendant des décennies, les médias, les instituts de sondage et les politologues ont prétendu que le chômage était de loin « la première préoccupation des Français ». Aujourd’hui très curieusement on ne parle plus guère du chômage, alors que les chiffres officiels en la matière sont tout aussi mauvais qu’auparavant : depuis plus de quatre décennies, entre 8 et 10 % de la population active, selon les périodes, est officiellement au chômage. Et très bizarrement la question du chômage est brusquement passée au second ou au troisième plan… C’est que les Français se sont bien rendus compte, à force, qu’en réalité le chômage prolongé est pour une bonne part un chômage volontaire et qu’il existe des centaines de milliers d’emplois non pourvus. Tout le monde a bien conscience également que la distribution d’allocations chômage et de prestations diverses retire à la situation de chômage son caractère dramatique. Conscient de l’évolution de l’état d’esprit de la population sur ce point, le Système a finalement cessé de prétendre que « le chômage est la première préoccupation des Français ». Ce sont maintenant les questions environnementales qui ont pris le relais. Avec le même effet de matraquage, de propagande et de manipulation de l’opinion, laquelle une fois de plus est dupe et reprend en chœur le discours officiel. Et l’effet souhaité est atteint une fois encore : le sujet le plus vital et le plus tragique – l’invasion et ses effets catastrophiques – est évacué de la liste des préoccupations officielle des Français et par là-même du débat public.

  • L’écologie, palliatif nécessaire à l’équilibre psychologique des partisans du Système

Il faut relever que, pour les partisans du Système eux-mêmes, à titre individuel cette fois, la mobilisation sur l’écologie a un grand intérêt du point de vue de leur équilibre psychologique. L’effet positif est quadruple.

L’écologie permet, premièrement, à ceux qui votent pour le Système de s’occuper l’esprit et de détourner le regard des questions d’immigration, en les évacuant de leurs préoccupations quotidiennes.

Le sujet permet deuxièmement aux anticapitalistes de gauche de paraître contester le Système et de l’accuser d’inaction, sans toucher au point-dur qu’est l’immigration où, là, capitalistes et anticapitalistes se retrouvent en accord.

Le sujet de l’environnement constitue troisièmement un exutoire. Les immigrationnistes se mentent à eux-mêmes et le savent : ils savent que l’Europe est en train d’être envahie et que la civilisation européenne elle-même est menacée. Ils se déclarent violemment hostiles au RN alors qu’en réalité, tout comme les électeurs frontistes, ils sentent bien eux-aussi que l’immigration est une catastrophe et cherchent par tous les moyens à s’en protéger à titre personnel. Le sujet de l’environnement vient leur permettre de transcender ce mensonge et de faire preuve sur ce terrain-ci de lucidité, de sincérité, de conviction et de zèle militant.

L’effet psychologique bénéfique de l’engagement écolo a une dernière dimension, plus subtile encore. L’immigration en effet provoque chez tout-un-chacun, même chez les immigrationnistes, une angoisse diffuse et latente. Or les immigrationnistes ne peuvent évidemment faire part de leur inquiétude face à l’invasion. Le sujet de l’environnement leur permet d’exprimer leur angoisse, leur peur, leur pessimisme… mais en les reportant sur la question du climat.

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Terminons en soulignant cette dernière imposture du discours écolo. Au nom de quoi souhaiter préserver l’environnement et le conserver intact quand on veut par ailleurs remettre en cause, comme c’est le cas des écolos et de façon générale des progressistes, l’ensemble des cadres, des structures et des règles de l’organisation sociale, notamment pour ce qui est des mœurs et des coutumes ?

Les écolos légitimes sont en réalité les « réactionnaires », eux qui attachent du prix à la conservation de l’environnement aussi bien qu’à celle des principales structures sociales et règles de comportement. C’est pourquoi nous regrettons le discours écolo-sceptique de la plupart des responsables « populistes » et le considérons comme une grave erreur.

Répétons-le, pour résumer et conclure : nous ne nions pas pour ce qui nous concerne l’importance des risques environnementaux. Cependant, si ces risques sont sérieux et probables, ils sont également, pour la plupart, encore mal évalués et lointains, tandis que l’invasion migratoire représente pour nos peuples, pour notre civilisation et pour notre vie quotidienne, un danger mortel, immédiat et certain. Lorsque se seront produits, dans cinquante ou cent ans, les mutations climatiques majeures qu’on nous promet, notre mise en minorité sur notre propre sol et l’écroulement de notre civilisation seront intervenues depuis longtemps. Au moment où le climat de l’Afrique s’installera en Europe, il y aura déjà longtemps qu’elle sera peuplée d’Africains.

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