D’après Boulevard Voltaire

Sous la houlette de Thomas Portes, député de la troisième circonscription de Seine-Saint-Denis, une soixantaine de députés de la NUPES entend demander une commission d’enquête parlementaire sur « les violences des groupuscules d’extrême droite ». Thomas Portes, cheminot, ancien membre du PCF, ex-porte-parole de Sandrine Rousseau et aujourd’hui membre de LFI, est président de l’Observatoire de l’extrême droite : il a plus souvent qu’à son tour traité les membres de Génération identitaire de « nazis ». Membre de la commission des lois, il a également fait l’objet d’un signalement, en juillet 2022, auprès du Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise. En 2018, un signalement similaire auprès du Groupe de référents violences sexistes et sexuelles du PCF avait été fait.

Certes, on pense immédiatement aux multiples violences, réelles, infligées aux personnes comme aux biens par tous les affidés de LFI, lors des manifestations, aux abords des universités ou encore lors d’actions militantes pendant la campagne électorale. Contre ces violences-là, aucune commission d’enquête ne sera exigée, le pouvoir macronien se servant indirectement des nervis gauchistes pour renvoyer dos à dos « tous les extrêmes ». Ces activistes d’extrême gauche, coutumiers des violences ont même pignon sur rue : ainsi à Grenoble, Astrid Dumon, reconnue coupable, en juillet dernier, d’agression et de violence en réunion contre une militante de l’UNI, est la candidate désignée par l’UNEF, l’UEG et Solidaires, syndicats étudiants – soutenus par LFI, EELV et le NPA- pour le Conseil de la faculté de droit. Au vu de toutes ces violences qui sont pour l’extrême gauche un moyen de créer le buzz, une arme de déstabilisation de la société et d’intimidation des adversaires politiques, on ne peut que s’indigner de cet avertissement « contre les violences d’extrême droite » : LFI devenu parti de l’ordre social et parangon de démocratie, on croit rêver.

Mais pourquoi une telle action de type « institutionnel » ?

Lors d’un entretien accordé à Libération, Thomas Porte explique s’alarmer de la recrudescence de « groupuscules » : « On a besoin de savoir qui ils sont, quels sont leurs agissements et qui sont leurs membres. Pour lutter contre eux, il faut les surveiller de très près. Et avoir une analyse fine : savoir sur quels périmètres ils agissent, quelles actions violentes ils commettent, etc. » Et le député LFI d’évoquer deux récentes actions : « Quand on voit que la mairie de Stains [en Seine-Saint-Denis] a été envahie par l’Action française ou ce qui s’est passé en marge des manifestations suite à la mort de Lola, on constate que quelque chose est en train de germer un peu partout dans le pays. Or, il n’y a pas de prise de conscience politique sur cette question-là, presque personne ne parle des groupuscules d’extrême droite. »

Presque personne ne parle, à propos de ces deux événements, de « groupuscules d’extrême droite » ? Mais c’est tout simplement parce qu’il ne s’agit pas de cela mais bien plutôt de Français excédés qu’on leur vole leur art de vivre, leur civilité, leur sécurité, leur histoire, qu’on massacre leurs enfants. Ces actions « violentes » – à Stains, un happening de l’Action française pour s’insurger qu’une rue ait été baptisée du nom de la femme de Mahomet ; à la marche de soutien à Lola, les clameurs de Français épouvantés par la barbarie d’un crime commis par une étrangère en situation irrégulière, segment de population dont LFI a fait son fonds de commerce -, ces actions violentes, donc, ne sont que des protestations d’un pays en danger de mort. Elles dépassent largement le cadre des partis RN ou Reconquête. En France comme en Europe, les peuples commencent à prendre la mesure des menaces mortelles qui pèsent sur eux.

Et sur ce sujet, LFI a beaucoup à faire oublier, en termes de compromission et de clientélisme électoral. Cette commission d’enquête vise, en réalité, à entériner dans le discours institutionnel comme dans le débat public l’axiome « extrême droite égale violence ». Elle arrive à point nommé pour LFI : il s’agit, quand la violence du réel commence à secouer le peuple français, de reprendre la main sur le discours officiel. C’est le moyen, non pas de tordre la réalité car c’est impossible, mais d’imposer une perception du réel. L’objectif consiste, pour un parti en perte de consensus populaire et face à la réalité des conséquences de l’immigration, à procéder à marche forcée à une rediabolisation du RN. Et Thomas Porte ne s’en cache pas : « C’est une première étape. […] Mais je souhaite continuer à travailler au niveau parlementaire sur la question de l’extrême droite au sens large, par exemple sur des partis comme Reconquête et le Rassemblement national. Je souhaite aussi qu’on se penche sur les espaces médiatiques où l’extrême droite peut s’exprimer ou encore sur les liens tissés avec d’autres organisations européennes. C’est la première étape d’une longue bataille que je souhaite engager […] On ne peut pas se contenter de recommandations, cette commission devra aboutir à un dispositif législatif contraignant et sévère pour ces groupuscules. »

 

Quand le réel se rebiffe, quand les Français commencent à ouvrir les yeux, quand la psychiatrisation du débat ne fonctionne plus, il ne reste plus aux idéologues qu’à judiciariser la vie politique. Car nul doute que, si le vertueux Thomas Porte parvient à ses fins, une pluie de procédures et d’actions judiciaires s’abattra sur la mouvance patriote.

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