déclin empire turc

La saga historique de l’été par Erick Cavaglia

 

La bataille de Saint- Gotthard : 1er août 1664, une bataille européenne

 

Depuis 1658, les Turcs sont en campagne en Transylvanie et se dirigent vers l’ouest.

L’Empereur Léopold II et son conseiller, Ferdinand Portia mobilisent leurs troupes pour les arrêter.

En fait, c’est une armée européenne de 80.000 hommes qui est rassemblée, un effectif considérable pour l’époque, bien que seuls 25.000 soient présents en Hongrie ce 1er août, dont 12.000 Impériaux, 4.000 allemands de la Ligue du Rhin. Louis XIV envoie 6.000 soldats commandés par le comte de Coligny- Saligny (1617-1686), un proche de Le Tellier et de Louvois.

Cette force est dirigée par le général en chef Raimondo Montecuccoli, grand stratège de l’Empire d’origine italienne. En face, Fazil Ahmet Köprülü est à la tête d’une armée estimée de 30 à 100.000 soldats.

Après avoir traversé un petit méandre de la rivière Raba (Raab), les Ottomans s’agglutinent dans cette boucle et subissent une vigoureuse contre-attaque. Ils perdent 7 à 8.000 hommes dont leurs meilleurs janissaires. Les forces de la coalition en déplorent de 5 à 6.000.

A la fin de l’engagement, les soldats impériaux baissent leur culotte et montrent leur postérieur aux survivants turcs déconfits, mouillés et humiliés.

C’est la première fois qu’une armée régulière turque est battue dans une bataille terrestre.

Vienne et l’Europe occidentale sont sauvées, c’est le début du reflux de la puissance ottomane.

 

Bataille de Vienne- 12 septembre 1683

 

1683 : une armée ottomane de plus de 100.000 hommes dont 50.000 janissaires, conduite par le grand vizir Kara Mustafa assiège Vienne. Cette fois l’empereur Léopold dont l’armée est commandée par Charles V, duc de Lorraine, ne peut pas leur opposer plus de 27.000 combattants. Il doit évacuer sa capitale avec sa cour. Le conte Starhemberg doit défendre ville avec 11 000 hommes de troupe.

L’héroïque défense dure soixante-deux jours lorsque arrive une armée de secours menée par l’électeur de Bavière, Maximilien- Emmanuel (21 ans) : 11.300 hommes suivie des 9.000 soldats du comte Georges Frederic Waldeck et des 11.500 menés par Jean- Georges III, électeur de Saxe.

Mais c’est surtout l’intervention de l’armée polonaise, forte de 27.000 soldats, dirigée par le Roi de Pologne Jean Sobieski, général en chef de la coalition qui fait pencher la balance en faveur des Chrétiens. Roi depuis 1674 après la victoire de Chocim, il dispose de talents militaires exceptionnels, et est mariée avec une Française, Marie d’Arquier de la Grange. Devant Vienne (Kahlenberg) cette armée alliée remporte une éclatante victoire sur les Ottomans.

L’année suivante, le Pape forme une Sainte-Ligue comprenant l’Autriche, la République de Venise, la Pologne et la Russie (1686) qui remporte une série de succès jusqu’à la Paix de Karlovitz de 1699 qui scelle irrémédiablement le déclin de l’empire turc.

Les pâtissiers de Vienne, pour fêter l’événement, confectionnent un petit gâteau promis à un bel avenir tant en Autriche (viennoiserie) qu’en France : le croissant. Dépêchons-nous d’en consommer avant que l’oligarchie vendue aux pétromonarchies du Golfe ne nous l’interdise au nom du sacro-saint « Vivre-Ensemble » qui ne se pratique qu’à sens unique.

(A suivre…)

 

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