croisades

 

La saga historique de l’été par Erick Cavaglia

 

Les Croisades (1096-1291)

 

Aventure spirituelles et militaires, les croisades qui s’étendent du XIème au XIIIème siècle sont l’un des mouvements fondateurs de l’identité chrétienne occidentale.

A la fin du Xème siècle, le mouvement des pèlerinages s’amplifient. En Palestine, les pèlerins sont en butte aux persécutions des musulmans, particulièrement sous la dynastie des Fatimides. Ainsi, en 1009 Al Hakim détruit les Lieux Saints à Jérusalem, causant un grand émoi dans tout l’Occident.

En 1071, les Turcs Seldjoukides s’emparent de la ville Sainte et ne sont pas plus tolérants.

Par sa défaite de Manzikert la même année, l’empire byzantin perd l’Asie Mineure et fait appel aux Occidentaux.

Les menaces sur l’empire byzantin et les persécutions des pèlerins sont à l’origine des Croisades. Leur but : créer une grande coalition offensive des pays chrétiens face à l’islam conquérant.

Lancé le 27 novembre 1095 par le Pape Urbain II lors du Concile de Clermont, le mouvement engendre huit croisades sur deux siècles – très dissemblables dans leurs motivations comme dans leur déroulement – qui tentent de prendre et de conserver les Lieux Saints.

La Croix devient symbole de renoncement à une vie tranquille et d’appartenance à la communauté des pèlerins en armes. A cette époque, la hiérarchie catholique qui avait su pacifier les esprits en Europe afin de sortir de l’anarchie des Ages Sombres (476-1000) savait également canaliser la force guerrière quand il s’agissait de défendre ses intérêts dont l’étendue géographique se confondait avec les frontières de l’Europe.

L’appel à la croisade séduit la noblesse chevaleresque, principalement franque au départ, qui voit le moyen de justifier sa place de caste guerrière dominante. Les initiatives des princes se substituent progressivement à celle des papes :

La dimension européenne de ces expéditions s’affirme : Godefroy de Bouillon, duc de Basse Lorraine est accompagné de chevaliers wallons, flamands, lorrains, rhénans.

La 2ème Croisade voit la participation de Louis VII Roi de France et de Conrad III, empereur germanique. La 3ème : celles de Philippe auguste, roi de France, Richard Cœur -de -Lion d’Angleterre, Frédéric Barberousse du Saint Empire. Leur intervention sert leur prestige et leur propagande auprès de leurs sujets.

En 1192, les victoires d’Arsouf et de Jaffa sont remportées par Richard Cœur de Lion qui mène les troupes franco -anglaises à la bataille.

Même si en 1291, aucun État latin d’Orient ne subsiste, les croisades ont façonné l’unité culturelle occidentale représentée par l’idée chrétienne. Elles ont pour corollaire la Reconquista espagnole et leur esprit demeure encore vivace face au danger turc.

 

La Reconquête chrétienne de L’Espagne – La Reconquista

 

An 711 : Tariq ben Ziyad débarque avec 7 000 hommes sur la péninsule ibérique. Avec 12 000 hommes il bat les 15 000 combattants du Roi wisigoth Rodéric sur le Rio Guadalete.

L’Espagne est conquise. Seules les enclaves montagneuses du Nord-Ouest résistent : Asturies (futur Leon), Castille, Navarre et Aragon.

718 : Le noble wisigoth Pelayo remporte la victoire à Covadonga.

732 : Entre Tours et Poitiers Charles Martel écrase l’armée musulmane d’Abdar Rahman qui est tué.

859 : C’est la victoire du Roi Ramiro 1er à Clavijo grâce à l’intervention miraculeuse de Saint-Jacques le Majeur (frère de l’apôtre Jean) dont les reliques sont retrouvées à Compostelle où il avait prêché les Évangiles. Il devient le patron de l’Espagne chrétienne sous le nom de Santiago Matamoros (= le Tueur de Maures). Son culte suscite l’afflux de pèlerins qui contribuent à faire connaître les difficultés des Chrétiens du Nord de l’Espagne à tout l’Occident.

Ainsi, à partir 1209, le Pape Innocent IV lance une Grande Croisade pour parer les menaces almohade sur Tolède.

L’union des forces chrétiennes autour d’Alphonse VIII, roi de Castille, de Sanches VII de Navarre, de Pierre II d’Aragon, les Ordres Militaires et chevaliers croisés venus de France remportent le 16 juillet 1212 la victoire de Las Navas de Tolosa qui préfigure la prise de Grenade le 6 janvier 1492.

Le retentissement de cette victoire est immense dans tout l’Occident chrétien, de nouveau sur défensive depuis la chute de Constantinople en 1453. 450 000 juifs et morisques sont expulsés, leur départ est compensé par l’installation en Espagne d’un nombre presque équivalent de Français, extraordinaire preuve de volonté politique et d’ancrage de l’Espagne à la civilisation européenne.

(A suivre…)

 

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