D’après Breizh-info

Les principaux chiffres des arrivées d’étrangers en France en 2019 sont désormais connus. Ils sont bons. Ils sont bons et satisfaisants pour le lobby immigrationniste qui tient le haut du pavé en France. Les demandes d’asile et le nombre de premiers titres de séjour délivrés continuent à augmenter, alors que notre pays connait une profonde crise sociale. Les chiffres communiqués par le gouvernement montrent que le Président Macron et son gouvernement organisent un contre choc migratoire comme notre pays en avait rarement connu. Un changement radical de cap s’impose, même si les dernières années nous montrent qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’il vienne du pouvoir en place.

Les demandes d’asile

La Loi Asile et immigration adoptée en 2018 par les députés en Marche devait permettre de stabiliser la demande d’asile en France. C’est sur cette prévision que reposent les lois de finances adoptées ces dernières années, même si le gouvernement considère que « l’évolution de la demande d’asile est une donnée exogène » ! (1). Le traitement plus rapide des demandes d’asile, l’augmentation du nombre de places d’hébergement et les « mises à l’abri » systématiques des clandestins avaient été présentés lors du débat parlementaire comme la contrepartie d’une plus grande effectivité des décisions d’éloignement (les « OQTF »).
Si les moyens dédiés au traitement des demandes d’asile augmentent constamment, l’évolution de son nombre en 2019 montre que loin d’être une solution, ces mesures sont une partie du problème : la France apparaît en effet comme le pays le plus laxiste d’Europe dans sa politique d’asile (2).
En 10 ans, le nombre de demandes d’asile a plus que triplé dans notre pays, alors qu’il baisse chez nos voisins. A ces niveaux, ce ne sont plus des individus qui entrent en France, ce sont des peuples.

Nombre de demandes d’asile en France

2009

2015

2018

2019

47 686

80 075

123 625

132 614

Source : OFPRA, Commission des finances du Sénat d’après le ministère de l’intérieur

Encore plus inquiétant, les autorités françaises viennent de se faire rappeler à l’ordre par l’Office statistique européen (Eurostat) pour ne pas avoir intégré dans les statistiques communiquées les demandeurs d’asile sous procédure Dublin (3).
Le chiffre de 132.614 demandeurs d’asile en 2019 ne prend en effet que partiellement en compte les 39.630 demandes d’asile déposées en Préfecture relevant de la procédure dite Dublin (personnes devant être prises en charge par le pays d’entrée dans l’Union européenne). Le ministère de l’intérieur reconnait benoîtement, et cela depuis des années, dans son bilan annuel de l’immigration que « la France pourra envisager de se conformer prochainement aux exigences d’Eurostat » conformément à une Directive européenne…C’est ce que l’on appelle se faire prendre les doigts dans le pot de confiture.
En comptabilisant les demandes dans le cadre de la procédure Dublin, le ministère de l’intérieur annonce donc 154.620 demandes d’asile déposées en France en 2019, un chiffre considérable qui a été totalement ignoré par les médias (4).

Nombre de demandes d’asile en France avec les demandeurs « Dublin »

2016

2017

2018

2019

77 400

121 200

139 240

154 620

Source : Ministère de l’intérieur

Le laxisme des autorités en la matière se vérifie notamment par :
un très faible nombre de mesures d’éloignement exécutées (23 746),alors que plus de 60% des demandes d’asile ont été refusées et que des titres de séjour n’ont pas été accordés ou renouvelés ;
des taux d’acceptation des demandes d’asile en France, à nationalité identique, supérieurs à nos voisins européens, selon le constat du directeur de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (5).
Les clandestins ne s’y trompent pas : il affluent en masse non seulement de pays extra-européens mais également…d’autres pays européens quand ils y ont été déboutés.Les principales nationalités des demandeurs d’asile sont en effet celles pour lesquelles la France accorde plus généreusement l’asile que nos voisins européens.

Taux d’acceptation des demandes d’asile par nationalité

 

Moyenne Union européenne

Allemagne

France (CNDA)

Afghans

43%

30%

80%

Albanais

6%

0,6%

8%

Georgiens

3%

0,4%

5%

Guinéens

17%

N.C.

26%

Source : D. Leschi, Telos-eu.com, année 2018

En résumé, les statistiques communiquées par le ministère de l’intérieur nous apprennent que :
la France est désormais le pays qui reçoit le plus de demandes d’asile en Europe ;
l’immense majorité des demandes d’asile est abusive : seules 36 512 demandes ont été acceptées, le taux d’acceptation ayant été de moins de 40 % en 2019 ;
les déboutés du droit d’asile ne sont dans leur immense majorité pas reconduits hors du territoire.

Les premiers titres de séjour délivrés

Le nombre de premiers titres de séjour délivrés, qui rend compte des flux légaux d’arrivées de citoyens extra-européens, continue à augmenter fortement : il s’est élevé à 276.576 en 2019, une progression de + 6,82 % par rapport à 2018. L’augmentation du nombre de titres de séjours délivrés (+17 647) est la plus forte qu’a connu notre pays depuis 2007, alors qu’il s’établissait à l’époque à 171.907 (6).
Seuls 14 % des nouveaux titres de séjour sont délivrés pour travailler. Les autres arrivées seront donc, à tout le moins dans l’immédiat, une charge nette pour le pays. Depuis 2007, pas de moins de 2.780.000 étrangers se sont vu attribuer un premier titre de séjour.

Les arrivées de mineurs non accompagnés étrangers

Les chiffres consolidés d’arrivées en 2019 de jeunes étrangers prétendant être mineurs n’ont pas encore été communiqués. Si dans certains départements, l’expérimentation du fichier national biométrique a fait baisser le nombre de jeunes demandant une protection au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance, la presse locale fait état d’une poursuite dans de nombreux départements de l’augmentation des arrivées de jeunes essentiellement africains :
+49 % entre 2017 et 2019 dans le département de l’Hérault (7), +50 % entre 2017 et 2019 dans le Cher (8), +7 % par rapport à 2018 dans les Vosges (9), +167 % entre 2015 et 2019 dans le département de la Loire (10), +205 % entre 2016 et 2019dans le département de Seine Maritime (11), +721 % entre 2012 et 2019 en Mayenne (12), etc.

Un coût considérable pour les finances publiques, à la charge du contribuable

Le budget de l’Etat consacré à l’asile et à l’immigration est non seulement un des seuls qui échappe à la rigueur budgétaire imposée aux français. C’est également celui qui va le plus dépasser en 2020 la trajectoire prévue par la loi de programmation des finances publiques 2018-2022 : + 26,7 %. Les crédits de paiement de la mission “immigration, asile et intégration” vont quant à eux augmenter de 9,8 % en 2020 par rapport à 2019 et les autorisations d’engagement de 6,3 %.
Le budget dédié aux dépenses directes pour l’immigration va s’élever à 6,7 milliards d’euros en 2020, alors qu’il était de 5,8 milliards d’euros en 2018 (13). Comme l’ont démontré certains spécialistes de la question, les dépenses totales pour l’immigration sont beaucoup plus élevées et pèsent également sur les finances des départements, des communes (CCAS) et de la sécurité sociale (14). Le coût de la prise en charge par les départements des mineurs non accompagnés devrait à lui seul avoisiner les 2 milliards d’euros en 2019
Autre exemple, selon une responsable de la facturation d’un hôpital public, ce ne serait pas 943 millions d’euros que coûteraient les soins aux clandestins au titre de l’Aide Médicale d’Etat, mais le double. De nombreuses facturations aux étrangers en situation irrégulière ne sont jamais recouvrées et restent à la charge de la sécurité sociale, sans qu’elles soient comptabilisées dans l’AME (15).

La politique migratoire du gouvernement : faire du pédalo dans une mer déchaînée

Face à cette augmentation considérable des flux d’arrivées, le gouvernement refuse de prendre les mesures qui s’imposent. Pire, il baisse la garde :
Les crédits affectés à la lutte contre l’immigration irrégulière vont diminuer en 2020 de 26 % en autorisations d’engagement et de 10 % en crédits de paiement, alors que les centres de rétention administrative sont presque à saturation.
Les moyens dédiés à l’éloignement des migrants en situation irrégulière vont rester stables (30 millions d’euros) (16).
Les « 20 décisions » en matière d’immigration et d’asile annoncées par le Premier ministre début novembre font l’impasse sur les seules mesures réellement susceptibles de réduire l’immigration (17).

Parmi les mesures qui s’imposent et que des pays européens ont déjà mis en place, on peut mentionner :

Le plafonnement du droit d’asile et le placement en rétention des demandeurs dans l’attente de la décision de l’OFPRA.
La dénonciation des traités internationaux imposant le droit au regroupement familial en France et son interdiction avant plusieurs années.
La remise en cause de l’aide sociale à l’enfance et la seule prise en charge des mineurs reconnus réfugiés politiques.
L’accès aux allocations sociales après une période de plusieurs années sur le territoire.
La fin des différentes aides aux clandestins : aide médicale d’état (remplacée par des dispensaires pour soins urgents), aide au transport, etc.
A l’image des nombreux départements qui réclament sans cesse de nouveaux moyens financiers à l’Etat pour prendre en charge les jeunes étrangers, le gouvernement déverse des milliards dans une politique qui ne conduit qu’à toujours plus. Toujours plus d’immigration dans un pays dont les fractures sociales et identitaires ne font que s’accentuer. Toujours plus d’immigration dans un pays où la dette, la violence, l’insécurité, la précarité et l’islamisme augmentent sans cesse.
Sans des mesures courageuses et de bon sens rompant avec le consensus mou qui a prévalu jusqu’à maintenant, la submersion migratoire continuera et les troubles qui lui sont associés ne feront que croître. Comme le soulignait l’historien Jean Sévillia à l’occasion des élections européennes, l’histoire retiendra qu’une partie non négligeable de la classe moyenne a privilégié lors des dernières élections ses intérêts patrimoniaux à ceux du pays en portant au pouvoir Emmanuel Macron. L’histoire pourrait bien nous montrer que les électeurs d’Emmanuel Macron et les français dans leur ensemble seront perdants sur les deux tableaux, leurs intérêts patrimoniaux et les enjeux sociétaux.

Notes :
(1) « Projet de loi de finances pour 2020. Mission immigration, asile et intégration ». Ministère de l’action et des comptes publics.
(2) « Crise des frontières : la France, pays le plus attractif pour les migrants extra-européens ? ». P. Tormenen. Polémia. 9 décembre 2019.
(3) « Demandes d’asile : Eurostat épingle la France pour avoir tronqué les chiffres ». Libération. 20 janvier 2020.
(4) « Demandes d’asile ». Ministère de l’intérieur. 21 janvier 2020.
(5) « Migration : la crise de confiance européenne ». D. Leschi. Telo-eu.com. 2 octobre 2019.
(6) « Les titres de séjour ». Ministère de l’intérieur. 21 janvier 2020.
(7) « 880 mineurs coutent 44 millions d’euros au département de l’Hérault ». Lenguedoc-info.com. 13 novembre 2019.
(8) « Bourges : l’Etat annonce des crédits supplémentaires pour le département du Cher ». France bleu. 17 octobre 2019.
(9) « 333 mineurs non accompagnés dans les Vosges ». Vosges matin. 3 décembre 2019.
(10) « Entre 2015 et 2019, le nombre de mineurs isolés accueillis dans la Loire a augmenté de 167% ». France bleu. 3 décembre 2019.
(11) « Migrants : le dispositif d’accueil des migrants fait débat en Seine maritime ». Actu.fr. 18 novembre 2019.
(12) « Mineurs non accompagnés : les éducateurs spécialisés de l’aide sociale à l’enfance sont débordés ». 16 septembre 2019.
(13) « Note de synthèse. Projet de loi de finances pour 2020. Mission immigration, asile et intégration ». Commission des finances. S. Meurant. 28 novembre 2019.
(14) « Immigration, la catastrophe. Que faire ? ». J.Y. Le Gallou. Ed. Via Romana.2016. « La France interdite ». L. Obertone. Ed. Ring2018. « Etude : peut-on chiffre le coût de l’immigration ? ». La Voix de français. 16 février 2019.
(15) « Véronique Prudhomme : 46% des bénéficiaires de l’AME sont en France depuis moins d’un an ». Sud Radio. 25 octobre 2019.
(16) Ibid. (13)
(17) « 20 décisions pour améliorer notre politique d’immigration, d’asile et d’intégration ». Comité interministériel sur l’immigration et l’intégration. 6 novembre 2019.

Source : Correspondance Polémia
Paul Tormenen

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