Gilets jaunes l’espoir

 

Communiqué de la Ligue du Midi

 

Cette journée « Gilets jaunes » du samedi 24 novembre restera inscrite dans les mémoires comme en demi-teinte ; elle repose en tout cas la question de l’organisation « purement technique » du mouvement. Les journées à répétition avec des rassemblements lointains, sans véritable préparation ne peuvent aboutir qu’à des demi-victoires. En ce qui nous concerne, sur la « diagonale du populisme » dans le sud, peu nombreux ont été ceux qui ont effectué le voyage vers Paris. Un déplacement en train, non programmé à l’avance avec un hébergement d’une nuit et divers frais de bouche va vite atteindre 3 à 400 euros, somme largement hors de portée pour ceux qui font partie de ces classes populaires en voie de prolétarisation et qui sont entrés dans le mouvement justement à cause de cela.

Il doit y avoir des manifestations en région parisienne, comme il y en a à Montpellier, Bordeaux ou Aubenas mais ce sont aux parisiens à se mobiliser à Paris. Qu’on ne se méprenne pas, nous savons très bien que Paris concentre tous les pouvoirs et que c’est justement contre cette concentration tentaculaire que nous nous battons ; c’est elle, qui est en grande partie la cause de la situation inextricable de cette calcification dont la France ne peut plus sortir. Mais à vouloir se lancer sur un calendrier d’une opération lourde par semaine, ce n’est pas le pouvoir qui va s’user, mais les « Gilets jaunes ». La meilleure preuve, c’est la participation à Paris qui, le 24 novembre a représenté à peine 10 % des manifestants de toute la France pour une population de 30%.

La Ligue du midi a participé largement au succès des actions dans le sud et en particulier en région Occitanie. Ses adhérents disciplinés et respectueux des consignes des GJ se sont retrouvés sur une quinzaine de lieux de rassemblements pour des blocages de circulation, des opérations escargots, des sièges de plates formes logistiques, privilégiant les actions de barrages filtrants qui irritent moins les conducteurs. On a d’ailleurs pu constater que les cas d’automobilistes fonçant sur des barrages et blessant des « Gilets jaunes » avaient largement diminué d’un samedi sur l’autre.

La Ligue avait appelé à participer aux rassemblements suivants :

  • Montpellier-Prés d’Arène
  • Montpellier-Polygone
  • Montpellier-Préfecture
  • Béziers ouest
  • Lunel Gallargues
  • Bordeaux-Bègles, aux 2 rondpoints des « rives d’Arcin »
  • Toulouse-Muret
  • Perpignan nord
  • Avignon rondpoint Les Angles
  • Avignon nord
  • Aubenas rondpoint Quick
  • Viviers (07)
  • Saint marcel d’Ardèche
  • Tain (26) péage 17
  • Tournon sur Rhône
  • Salon de Provence (Péage Lançon de Provence)

Citons deux exemples où la présence de la Ligue a été décisive :

A Montpellier où elle a grandement contribué (après avoir participé au barrage filtrant) au cortège parti de Près d’Arène pour déboucher sur ce qui aura été un véritable rassemblement populaire, haut en couleur -merci aux centaines de motards- sur la Place de la Comédie avec drapeaux français et occitans et la Marseillaise reprise en cœur, puis à la fermeture des grilles du Polygone. Tout cela sans aucune casse en dépit de quelques poignées de casseurs-crasseux qui tournaient çà et là en quête de provocations.

A Toulouse au barrage de Muret où son expérience a permis de mettre en difficulté la direction de l’Hyper Leclerc qui avait mobilisé les « gros bras » de sa sécu privée avec la ferme intention de dégager les accès.

Signalons aussi l’attitude bienveillante des policiers, CRS et gendarmes mobiles qui ont franchi un pas supplémentaire dans la compréhension de ce phénomène populaire aujourd’hui irréversible qui s’est déroulé en région, généralement sans violences.

Les mots d’ordre -de bon sens- que la Ligue avait diffusé dans ses précédents communiqués de la semaine ont commencé à percoler :

  • privilégier le combat local, dans son village, sa ville, sa zone
  • se concentrer sur les fondamentaux : dénonciation des taxes à répétition et de la pauvreté qui nous gagne (le fameux frigo vide)
  • se recentrer sur ces cibles que sont les représentations de l’appareil d’État : préfectures, services fiscaux, députés…

…et les représentations de la société marchande et des multinationales mondialisées : plateformes logistiques, raffineries, dépôts de carburants, pollueurs notoires, laboratoires pharmaceutiques…

  • et enfin, un seul mot d’ordre, un seul slogan : MACRON DÉMISSION !!!

 

Nos adhérents sur le terrain nous le confirment : le moral des « Gilets jaunes » est bon, ils sont de plus en plus combatifs et plusieurs rassemblements se sont renforcés malgré les dires fallacieux des « médias de propagande ».

Ces français d’« en bas » que l’intelligentsia politico-médiatique qualifie de « sans dents », « illettrés », « alcooliques », sont aujourd’hui conscients de ce qui se passe et osent s’assumer de plus en plus ouvertement comme populistes. Ils sont, malgré leur désespoir et grâce à leur colère, l’espoir de demain. 

Quelle que soit l’issue de ce mouvement, Macron et sa clique auront reçu le message d’un peuple qui ne se laissera plus ni manipuler ni impressionner et résistera !

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