Séminaire de formation des adhérents de l’Hérault

Depuis le 17 novembre dernier, le mouvement des Gilets jaunes occupe le devant de la scène médiatique. Par-delà un simple ras-le-bol fiscal, il faut y voir un malaise plus profond : la remise en cause de nos élites, de leurs compétences et de leur légitimité. La montée inexorable de l’abstention en aura pourtant été le signe avant-coureur.

Traditionnellement les élites dans une société montrent le chemin à suivre, elles forcent le respect voire l’admiration du fait de leur niveau de capacité à commander, du prestige de leur lignée, de leur niveau d’étude et de leurs aptitudes incontestées dans les domaines militaire, juridique, scientifique, intellectuel, artistique et économique. C’est pourquoi les mentalités du peuple s’alignent progressivement sur les orientations décidées par ses élites qui servent de modèle.

Aujourd’hui la population française dans une grande majorité exècre et rejette ses élites. Petit rappel historique des étapes d’un long divorce…

 

 

La trahison des élites gauloises à l’origine de la civilisation gallo-romaine

 

Les élites gèrent des problèmes et des patrimoines qui dépassent les simples mortels, cependant, dans les sociétés traditionnelles elles jouent le rôle d’interface entre le pouvoir et le peuple. A ce titre elles sont reconnues légitimes par ce dernier qui s’identifie à elles.

Ainsi, après avoir mené la lutte contre les Romains, les chefs de guerre et la bourgeoisie gauloise se sont laissé romaniser, ce fut le premier accommodement avec un occupant.

Ils se font couper les cheveux, font latiniser leur patronyme, adoptent le mode de vie romain et se font construire de somptueuses villas. Le commerce avec Rome est très lucratif, surtout le ravitaillement de la Ville en vins gaulois. Les Elites gauloises revêtent la toge, elles acquièrent la citoyenneté. Elles peuvent ainsi se lancer dans le cursus honorum et accéder aux plus hautes charges de l’administration locale. En 48 l’empereur Claude les fait entrer au sénat romain jusqu’alors réservé aux vieilles familles aristocratiques romaines.

Par mimétisme avec ses classes dirigeantes, la population suit la même voie.

La fusion par mariage des notables gaulois et des occupants romains a débouché sur une synergie plutôt harmonieuse : la civilisation gallo–romaine.

 

La trahison des élites franques à l’origine du peuple français et de ses institutions pluriséculaires

Le baptême de Clovis, quelques siècles plus tard, suivis de celui de ses guerriers a forcé le peuple franc à abandonner le paganisme au profit du catholicisme. Cet acte fondateur a lui-même permis l’acceptation et la fusion des Germains minoritaires dans le corps gallo-romain majoritaire.

Cette synthèse constitue l’origine ethnoculturelle du peuple français.

 

Les Provinciaux trahis par leurs élites : condition de l’enracinement du sentiment national français

Après l’Edit de Villers-Cotterêts (1539) et l’affirmation d’un pouvoir royal centralisé sur les grands féodaux, les élites provinciales comprennent que leur ascension sociale ou le maintien de leurs prérogatives passe par un alignement sur Paris puis Versailles.

L’adoption du français et des institutions monarchiques par la noblesse de province a débouché sur une prise de conscience fondatrice : la création du sentiment national français.

Les Français trahis par la bourgeoisie révolutionnaire : rupture entre les intérêts d’une coterie et ceux du reste de la population

En 1789 de nombreux français s’insurgent contre une fiscalité déjà trop lourde et jugée injuste. Cette révolte anti fiscale et en partie antinobiliaire n’est absolument pas tournée contre le Roy qui jouit d’un surcroît de popularité depuis qu’il a donné la parole au peuple via les cahiers de doléances.

Ce sont les députés du Tiers Etat aux Etats Généraux qui engagent le bras de fer avec ce dernier. Ces messieurs affirment qu’ils représentent 95% du peuple français, un peuple composé à 90% d’agriculteurs. Les 573 députés se répartissent ainsi 216 marchands et propriétaires fonciers, 212 avocats, 102 officiers de bailliage, 18 magistrats municipaux, 16 médecins, 12 gentilshommes, 2 prêtres et 1 laboureur– le « bonhomme Gérard- ». Derrière des grands principes de façade, il s’agit de se partager les biens du Clergé et de la Noblesse à vil prix, biens qui ne profiteront qu’à leurs nouveaux propriétaires et non plus à l’ensemble de la population comme c’était le cas avant la « révolution ». La bourgeoisie française va désormais passer le plus clair de son temps à singer l’ancienne noblesse.  Cette trahison constitue l’origine de la défiance entre le peuple français et ses « représentants ». Elle a constitué le terreau dans lequel se sont épanouies toutes les idéologies révolutionnaires de gauche, du marxisme à l’anarchisme.

Ainsi la démocratie moderne recèle une oligarchie cachée à la fois contraire à ses principes et indispensable à son fonctionnement (cf. Penser la révolution française de François Furet).

Sous l’occupation, les élites sont surreprésentées dans la collaboration

Entre 1940 et 1944 les Français ont été placés face à trois options : attendre et subir (95% de la population), collaborer (2%) ou résister (3%). Une grande partie des milieux dirigeants ont opté pour la collaboration, parfois contraints et forcés parfois pas.

L’arrivée de De Gaulle à la tête du Gouvernement Provisoire de la République française et les accords passés avec les communistes débouchent sur une épuration sordide qui épargne grandement les élites républicaines : chefs d’entreprise, hauts fonctionnaires, personnel judiciaire passent au travers des mailles de l’épuration. Les intellectuels, journalistes et écrivains et petit peuple de droite sont durement et durablement purgés. Le peuple français gardera une profonde défiance vis-à-vis de ces élites qui, depuis la révolution traversent tous les régimes en renforçant privilèges et influence.

De surcroît, est créée en 1945 l’Ecole Nationale d’Administration d’où sortiront des milliers d’apparatchik qui noyauteront les ministères ainsi que les conseils d’administration des grandes entreprises, fleuron des institutions technocratiques à la française.

Les Français trahis par leurs élites ou comment on liquide un vieux pays sur injonction de pouvoirs occultes dirigés de l’étranger.

Aujourd’hui les élites financières qui peuplent les grandes métropoles connectées à la mondialisation rejettent la majeure partie du peuple, laissée pour compte de la « mondialisation heureuse » à la périphérie (cf. Christophe Guilluy), vers les villes, moyennes et petites, en marge des grands courants d’échanges et de l’emploi. Le prix du mètre carré va franchir la moyenne des 10 000 euros à Paris tandis que 60% des français sont en situation de fragilité économique et sociale.

Ces bobos résident dans des quartiers sous vidéo surveillance quadrillés par les forces de l’ordre qu’ils méprisent. Leurs enfants fréquentent les meilleurs établissements scolaires et maitrisent l’anglais.  Ils ne jurent que par le multiculturalisme qui leur rapporte tant (médecins, avocats, travailleurs sociaux, chefs d’entreprise, classe politique locale…). Ils se rendent à leur travail en vélo… et gardent leur polluant 4X4 pour les ballades du dimanche en forêt.

Souvent il s’agit d’enfants gâtés du baby- boom, révolutionnaires mondains de mai 68 qui souhaitaient aller vers le peuple des ouvriers et des paysans afin de les « rééduquer ». Déçus par le conservatisme de ces derniers ils ont allègrement troqué la lutte des classes contre l’antiracisme sous Mitterrand. Ils se déclaraient « prêts à mourir pour le peuple », ils ne veulent surtout pas vivre à côté de lui ! Les minorités ethniques et sexuelles deviennent les nouveaux pauvres à défendre alors qu’un agriculteur se suicide en moyenne tous les deux jours et que des milliers d’ouvriers restent sur le carreau après la délocalisation de leur usine. Par ailleurs les immigrés sont comme les éoliennes : ils les veulent mais pas dans leur salon ou leur jardin ! Tant pis pour les petits blancs, le libéral-libertarisme internationaliste doit triompher.

La nouveauté dans notre longue histoire c’est que le résultat de cette énième trahison nous le connaissons déjà !

Le projet de société de cette pseudo élite de l’argent concocté à Wall Street et à Bruxelles, c’est celui qui prévaut au Brésil ou en Afrique du Sud. L’hyperclasse isolée dans des quartiers sécurisés jouxtant les quartiers pauvres, zones de non-droit tenues par des trafiquants de drogue… chez nous mâtinés d’islamisme et une classe moyenne trimant toujours plus pour financer les deux premières catégories, enfin la dilution du peuple français en tant qu’entité ethnoculturelle.

Ce projet nous n’en voulons pas, ni pour nous ni pour nos enfants. Dans toute l’Europe le combat est lancé entre les élites ploutocratiques mondialisées et les peuples enracinés qui luttent pour la défense de leur identité au nom de l’enracinement – et pourquoi pas au nom du grand principe de 1789 du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce combat prend des formes différentes en fonction du caractère, de l’histoire et des institutions de chaque peuple : Brexit en Angleterre, victoire de Salvini en Italie et d’Orban en Hongrie. C’est une course de vitesse qu’il nous faut gagner ou bien nous disparaîtrons. Le système le sait bien et les élites craignent pour leur pouvoir.

Aujourd’hui la population française ne se reconnait plus dans cette caste dirigeante coupée des réalités et qui la méprise. Sa prise de fonction ne doit plus rien à ses capacités mais à ses réseaux. La méritocratie de la IIIème république s’est effacée devant le népotisme, le clientélisme et la cooptation. Tout un chacun est convaincu que, même sans avoir fait de hautes études, il gérerait mieux le pays.

Mais, par-dessus tout, ce qui ne peut lui être pardonné c’est de nous avoir vendus à des puissances étrangères hostiles à notre civilisation. Pour cela nos élites devront rendre gorge… avant d’être remplacées.

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