gilets jaunes bordeaux

 

Le billet de François Jay

 

Incroyable acte VII des gilets jaunes à Bordeaux, ce samedi. 8000 manifestants, beaucoup plus que la semaine précédente. Les gilets jaunes très remontés ont parcouru le centre de Bordeaux en subissant une police très agressive.

 

 

Est-ce l’effet de la prime reçue ? La répression a été sévère : tirs de flash balls, grenades en abondance, une ambiance de guerre. Nous avons tous ont été surpris de constater que la mobilisation n’ait pas fléchie, malgré la propagande et les promesses de Macron. La police avait été bien renseignée, puisque la préfecture avait prévu 700 policiers, un hélicoptère, des canons à eau etc.… et des munitions à profusion.

Le message des manifestants qui brandissaient des pancartes était clair : RIC (Référendum d’initiative citoyenne), Macron démission, et beaucoup de drapeaux français. Décidément très loin de revendications catégorielles ou alimentaires. Parti d’une révolte contre les taxes sur le gazole, la révolte est politique, c’est le cri d’un peuple qui se révolte contre un gouvernement qui ne l’écoute pas. Et tous les thèmes y passent : la limitation à 80 km/h et les radars, l’arnaque climatique et la taxe carbone, le RSI, l’Urssaf et les salaires de misère après « cotisations sociales », l’immigration qui chasse des HLM des centre-villes…

Les flics ont été copieusement insultés, même si, à certains moments, des gilets jaunes ont pu faire des selfies avec les forces de l’ordre ! Quant aux journalistes, ils ont été proprement virés, aux cris de « collabos » ou de « vendus ». Les magasins ont fermé dans la précipitation à l’arrivée du cortège, certains manifestants invectivant les bobos qui traînaient, illustration de la coupure entre la France dite « périphérique » et les habitants du centre-ville. La masse des manifestants n’étaient certes pas totalement bordelaise, n’oublions pas que Bordeaux vote Juppé et a voté massivement Macron à la dernière présidentielle.

La détermination se mesure aussi au courage des manifestants qui ont enduré les gaz depuis le début du très long parcours, subi des tirs de flash balls, avec au moins un blessé grave, un de plus !  La foule a tenu jusqu’à 19h00, heure de la dispersion. Place Tourny a été érigée une barricade, les arrêts de trams, le mobilier urbain a été fortement endommagés, cours de la Marne, place de la Victoire etc.… et de nombreux feux ont été allumés, promptement éteints par le canon à eau…

Les manifestants ont été arrêtés place Pey Berland près de la mairie. Manifestement, faute de pouvoir « chercher Macron », il se seraient contentés de Juppé. Mais, encore une fois, les forces de l’ordre ont bloqué l’accès.

 

Il est difficile de croire, qu’après toutes ces violences, tous ces blessés, le mouvement s’arrête. Il s’agit maintenant de haine, de rejet. Comment cela peut-il s’arrêter sans que de profondes réformes n’interviennent ? Comme la mise en place, réelle et opérationnelle du RIC !

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