Communiqué de la Ligue du Midi

 

Alain Juppé a reculé. Il renonce (provisoirement dit-il) à donner, à une rue de Bordeaux, le nom de Frantz Fanon. La mobilisation des patriotes et surtout celle des rapatriés et des harkis l’a fait céder.

Rappelons, à ceux qui ne se souviennent pas, qui était Frantz Fanon. Ce martiniquais a trahi la France pendant la guerre d’Algérie. Il est passé à l’ennemi, et a eu, au sein du FLN, de hautes responsabilités. Dans un essai célèbre, « Les damnés de la terre » préfacé par jean Paul Sartre, Fanon a fait l’apologie du terrorisme et justifié le meurtre des colons… Je cite : « Pour le colonisé, la vie ne peut surgir que du cadavre en décomposition du colon ». Juppé a-t-il conscience, qu’aujourd’hui, les colonisés ce sont les français ?

C’est cet individu, qui n’a aucun lien avec Bordeaux, qu’Alain Juppé a choisi de mettre en valeur, en demandant au Conseil Municipal de nommer une rue de Bordeaux « Frantz Fanon ». Proposition votée à l’unanimité moins 2 voix, celle du RN et celle du SIEL, le 17 décembre dernier.

Un article de Riposte Laïque et ici même après, des courriers de rapatriés et de harkis plus tard, Juppé annonce, le 8 février qu’il suspend cette décision. Pourtant votée. Mais que se passe-t-il ? Il est difficile de croire qu’Alain Juppé ignorait qui était Frantz Fanon. C’est bien évidemment en connaissance de cause qu’il avait choisi cet ignoble personnage. Positionnement électoral impose. Ce qui l’a fait reculer, c’est la révélation qu’il existe, encore, à Bordeaux, un électorat rapatrié, et harki, que cet électorat est organisé et actif. Et surtout, qu’à Bordeaux, ces hommes et ces femmes, victimes des amis de Frantz Fanon, pourraient être plus nombreux que les voix, éventuellement gagnées à gauche, parmi les descendants de porteurs de valises du FLN ou parmi les algériens naturalisés.

Ne rêvons pas. Juppé n’a pas été touché par la grâce nationale, il fait tout simplement ses calculs électoraux. S’il renonce à l’ignoble Frantz Fanon, ce n’est pas par compassion soudaine pour les rapatriés ou les harkis, c’est tout simplement que les voix qu’il risque de perdre parmi ces bordelais, ne seront pas compensées par celles des nouveaux français. N’oublions pas que les français de papier votent peu. Nos anciens sont plus motivés. Fidèles à la Patrie, même si elle les a trahis en Algérie, et capables de se mobiliser, et de faire voter autour d’eux. La démographie ne travaille pas pour nous mais la qualité est chez nous.

Merci à tous ceux qui se sont mobilisés. Membres des associations de Harkis, et des associations de rapatriés. Le sens de l’honneur existe toujours. C’est à la fois émouvant et encourageant.

Ne boudons pas cette victoire. Elle en annonce de nouvelles, plus profondes, plus déterminantes. Ce recul de Juppé, montre que notre adversaire s’inquiète. La gauche est « à la ramasse », Les Républicains également. Quant au centre, occupé par Macron, il est en train de se dévaloriser à grande vitesse avec le grotesque « Grand Débat ». Dans un an, ceux qui ont conduit notre pays si bas peuvent être battus. Courage, nous devons préparer notre combat électoral avec comme objectif, la mise à la retraite, non pas temporaire, mais définitive, d’Alain Juppé.

 

Note de la rédaction :

Frantz fanon a été un psychiatre et essayiste français fortement impliqué dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et dans un combat international dressant une solidarité entre « frères opprimés ».

Né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France en Martinique, il est le cinquième enfant d’une famille métissée (afro-caribéenne) de huit personnes. Il reçoit son instruction au lycée Victor-Schœlcher de Fort-de-France, où Aimé Césaire enseigne à l’époque et va s’engager dans le soutien à la candidature de ce dernier qui se présente pour le Parti communiste français aux législatives d’octobre 1945. Sur le plan politique, il participe à différentes mobilisations anticolonialistes avec les Jeunesses communistes.

En 1953, il devient médecin-chef d’une division de l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville en Algérie et y introduit des méthodes modernes de « sociothérapie » ou « psychothérapie institutionnelle », qu’il adapte à la culture des patients musulmans algériens.

Dès le début de la guerre d’Algérie, en 1954, il s’engage auprès du FLN et noue des contacts avec certains officiers de l’Armée de Libération Nationale. Il remettra au gouverneur Robert Lacoste sa démission de médecin-chef de l’hôpital de Blida-Joinville en novembre 1956 puis sera expulsé d’Algérie en janvier 1957.

Il décide alors de rompre avec sa nationalité française et se définit comme Algérien. Il rejoint le FLN à Tunis, où il collabore à l’organe central de presse du FLN, El Moudjahid. En mars 1960, il est nommé ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne au Ghana. Il échappe durant cette période à plusieurs attentats au Maroc et en Italie. Il entame à la même époque l’étude du Coran, sans pour autant se convertir.

Il mourra, sous le nom d’Ibrahim Frantz Fanon, le 6 décembre 1961 à Bethesda dans un hôpital militaire de la banlieue de Washington aux États-Unis, après avoir été également soigné à Moscou.

Il va devenir l’inspirateur du Parti des Indigènes de la République et de cadres politiques liés à cette mouvance anti-française telles Houria Bouteldja, Danielle Obono, Mireille Fanon-Mendès-France (la propre fille de Frantz Fanon) …

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